Présent à l’Arena Paris Nord ce samedi pour soutenir la Française Wassila Lkhadiri, Tony Yoka a confié à RMC Sport son ressenti sur les Jeux olympiques de Paris 2024. Le boxeur de 32 ans, champion olympique en 2016, est conquis par la première semaine de compétition, entre les sites exceptionnels, les supporters bouillants et les exploits des Bleus.
Tony Yoka, comment vivez-vous ces Jeux olympiques de Paris à la maison?
Je viens voir tous les Français en boxe et quand je peux, je vais aussi voir d’autres épreuves. Je suis allé au judo, au beach-volley, à l’escrime. On a des très très beaux Jeux en France, il faut en profiter. Beaucoup de gens critiquaient le fait qu’on ait les JO à Paris. Ils n’étaient pas forcément convaincus du résultat, mais c’est juste ouf. Même les étrangers qui ont déjà fait d’autres Jeux olympiques le disent. C’est la magie de Paris. Et puis, c’est très bien organisé. Les sites collés aux monuments historiques, c’est incroyable. Je connais pas mal de gens qui se sont dits: ‘Pendant les deux semaines des JO, je ne serai pas là’. Et en vrai, il fallait être là, parce que c’est un truc à ne pas louper. Je dis à tous mes proches: ‘Il ne faut pas louper ça, essayez de prendre des billets, d’avoir des compétitions’. C’est une ambiance de folie. Le public français est au rendez-vous. Toutes les salles sont pleines.
Par rapport aux précédents Jeux olympiques que vous avez connu, il y a plus d’ambiance à Paris?
Bien sûr que oui. Je trouve que le public français est magnifique sur ces JO. J’avais un peu d’appréhension parce qu’à part le foot, on n’organise pas forcément grand-chose. A l’exception de la Coupe du monde de rugby, où le public français a répondu présent l’an passé. Mais là, je suis content, parce qu’à toutes les épreuves, les supporters sont là. Je suis parti voir le beach-volley, c’est plein et les gens encouragent les Français. J’ai l’impression que beaucoup de gens profitent de ces JO pour regarder des sports qu’ils ne suivent pas forcément d’habitude. Ils s’intéressent à des sportifs qui n’ont pas la lumière sur eux pendant quatre ans et ça fait plaisir.
Que vous inspire le triomphe de Teddy Riner au judo?
C’est un chef. C’est le goat de son sport. Il est le champion qu’il pense être. Vraiment. Beaucoup l’avaient enterré après Tokyo, parce qu’il fait bronze et ils se sont dit qu’il était vieux et qu’il n’avait plus la dalle. Il est reparti au travail. Il a cherché au fond de lui-même cette dalle. Il fait médaille d’or en individuel, c’est lui qui nous sauve par équipes. En fait, on dirait que c’est écrit, parce que lors du golden point par équipes, c’est sa catégorie qui a été tirée au sort. J’ai dit: ‘Non, c’est fait exprès, c’est pas possible’. Tout le monde voulait que ça soit lui. Je pense que même ses partenaires voulaient Teddy. Ils se sont dit: ‘Si c’est lui, c’est médaille d’or assurée’.
Quel regard vous portez sur les exploits de Léon Marchand à la natation?
A chaque Jeux olympiques, il y a quelqu’un qui se détache du lot. Il y a toujours un grand champion des Jeux. Et sur ces Jeux, c’est lui. C’est Léon Marchand. C’est la star des JO et on va en entendre beaucoup parler maintenant. Il a fait deux finales en deux heures. Après sa première finale, tu sens qu’il n’a pas savouré pleinement parce qu’il avait une deuxième finale après. C’est un monstre de travail. Ça se voit que c’est un bosseur.
Au-delà des grandes victoires françaises, quels moments avez-vous apprécié depuis le début de ces Jeux 2024?
J’ai trouvé cool que la cérémonie d’ouverture se déroule sur la Seine. Ça a toujours été fait dans un stade. On a voulu un peu changer. L’organisation des JO est tellement belle. Ils allient quelque chose de moderne avec les monuments de Paris. Je pense qu’aucun autre pays dans le monde, même s’ils mettent cent milliards, ne pourra avoir des Jeux pareils. Avoir le beach-volley en bas de la Tour Eiffel, le BMX à Concorde… C’est impossible. Tu ne peux pas acheter des choses comme ça. J’ai fait deux Jeux olympiques, à Londres et Rio, et franchement ça n’a rien à voir.
Vous êtes venu soutenir la boxeuse française Wassila Khadiri à l’Arena Paris Nord lors de son quart de finale face à la Philippine Aira Villegas. Comment avez-vous vécu sa défaite?
Franchement, je suis dégoûté. Je pense que la décision n’est pas à notre avantage. Ils donnent le premier round à l’autre, Wassila gagne le deuxième et elle doit gagner le dernier. Et en plus, on est chez nous. C’est ça qui m’énerve. C’est toujours la même chose. On se fait n… chez les autres, mais même chez nous on se fait n… Elle mérite sa médaille. Elle a fait d’énormes sacrifices. Wassila, je l’ai connue quand elle faisait la qualification pour Rio 2016. Ça fait huit ans qu’elle charbonne pour ces JO. Ça aurait été une médaille assurée pour elle, c’est une jeune maman. Je suis dégoûté pour elle.
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