Premiers Jeux olympiques, et première médaille. En terminant deuxième du pistolet 25 mètres, ce samedi matin à Châteauroux, Camille Jedrzejewski, 22 ans, fait désormais partie du cercle fermé des médaillés olympiques français. Découverte.
De base, Camille Jedrzejewski est une polyvalente. Sa grande sœur pratiquait le pentathlon moderne. Son petit frère continue à en faire. Alors, elle a suivi. Pendant cinq ans. Mais entre l’escrime, la natation, l’équitation, la course à pied et… le tir au pistolet, elle a fini par choisir son camp. “C’est moi qui l’ai initiée, qui l’ai poussée quand elle était toute petite à aller plus loin, à continuer les compétitions”, raconte Mathilde Jedrzejewski, dans les yeux de laquelle on pouvait deviner quelques larmes ce samedi matin. La nouvelle vice-championne olympique a ensuite intégré le CREPS de Bordeaux dès l’âge de 15 ans pour se consacrer au tir.
Le grand public a sans doute découvert son nom ce samedi matin. Mais pour les amateurs de tir, la médaille d’argent de celle qui est aussi réserviste opérationnelle dans la police est tout sauf une surprise. Avant les JO de Paris, la Picarde de 22 ans pointait au 3e rang mondial, au pistolet 25 mètres. Championne d’Europe à Osijek, vainqueure des manches de Coupe du monde de Baku (à 10 mètres) et de Munich (à 25 mètres), elle était clairement montée en régime au meilleur moment, ces derniers mois. “Elle était dans le gratin mondial”, confirme, la larme à l’œil, le président de la fédération française de tir, Michel Baczyk. “Avec les performances qu’elle a faites cette année, elle le mérite.”
Cela peut paraître étrange dans une discipline qui requiert une totale maîtrise de ses émotions. Mais si vous voyez quelques larmes sur les joues de Camille Jedrzejewski, il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. “Elle pleure quand ça ne va pas, elle pleure quand ça va bien. Elle pleure tout le temps en fait. Elle est très, très émotive… Comme nous”, rigole son petit frère Gauthier, la voix cassée par une finale au suspense insoutenable, qui a mis à mal ses cordes vocales. On avait cru deviner, d’ailleurs, des yeux légèrement embués, au milieu des qualifications à 10 mètres, alors qu’elle était dans le dur, (elle ne s’était pas qualifiée pour la finale) plus tôt dans la semaine. Plus, après un échange avec son entraîneur Walter Lapeyre, elle était repartie au combat. Déterminée. “Elle a beaucoup travaillé sur la gestion de ses émotions pour réussir à décrocher des médailles, nuance sa grande sœur Mathilde. Même quand ça ne va pas, elle en tire du positif. Elle continue. Elle s’accroche.” Et particulièrement dans les moments qui comptent. “Elle donne le meilleur d’elle-même. Surtout en finale. Elle adore les finales. Elle nous a montré aujourd’hui qu’elle savait faire. C’est une grande tireuse française.” Qui n’a pas (beaucoup) pleuré sur le podium.
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