La première journée du tournoi de golf a mis en avant l’incroyable procession du public français derrière Matthieu Pavon, jeudi sur le parcours du golf national de Guyancourt. Au point de surprendre le principal intéressé et ses concurrents.
Le golf n’a pas encore tout à fait l’image d’un sport olympique et pourtant. Des milliers de fans étaient présents dès 9h jeudi matin pour assister au premier tour du tournoi masculin avec le Français Victor Perez parmi les premiers de cordée. Après un peu plus de trois heures pour une carte de moins 1 sous le par, le natif de Tarbes a exprimé sa surprise face à l’incroyable engouement accompagnant chacun de ses coups. “Le public pousse à bloc pour sur nous”, reprend-il. “Matthieu a dû avoir un accueil monstrueux il et va avoir la même chose toute la journée. Peu importe son score, bien ou mal, je pense que les gens vont le pousser.”
Matthieu, c’est Matthieu Pavon, 23e joueur au ranking PGA et premier Français à remporter un tournoi PGA depuis plus d’un siècle en janvier dernier au Farmers Insurance Open à Torrey Pines (Californie, Etats-Unis). Parti un peu après midi, le fils de l’ancien footballeur, Michel, a effectivement bénéficié d’un incroyable soutien tout au long du parcours. Dans les allées, plusieurs spectateurs s’arrangeaient pour avancer ou retarder leur déjeuner avant de ne rien manquer de ces coups. Et si vous aviez un doute sur l’endroit du tour suivant, il fallait simplement suivre les impressionnantes grappes suivant le natif de Toulouse.
Des “Allez Matthieu” ont régulièrement retenti avant les coups et de bruyants cris ont célébré ses réussites. Des incitations à réussir ont aussi déchiré le calme demandé avant ses tentatives. “Allez Matthieu, ça se rentre ça”, a-t-on par exemple entendu. Le golfeur, pas à l’aise sur ce parcours, a tenté d’en profiter en tapant dans les mains de ses fans massés le long des filins de protection entre deux trous. Tous l’ont systématiquement suivi après chaque trou, formant une impressionnante procession. “Dès qu’il a joué, tout le monde se casse”, a lancé un homme, amusé, à son ami. Matthieu Pavon a finalement terminé cette journée bouillante devant un public bien plus maigre après l’interruption d’une heure due aux orages. Un peu de quiétude pour le n°1 français qui ne s’attendait pas à un tel engouement.
“Jouer devant son public pour une médaille olympique alors que je n’ai pas joué en France depuis un an, c’est un truc de dingue et je n’étais absolument pas préparer à ça”, a-t-il expliqué à l’issue de la journée. “Quand j’arrive, que je monte ces escaliers, que je vois que tout le monde, ça hurle, ça crie, c’est ton nom qui est scandé… c’est exceptionnel et c’était très difficile à gérer.”
Le golfeur de 31 ans assure n’avoir jamais cette singularité en tournoi. “C’est bien au-dessus, pour un Majeur, le public est très étendu sur le parcours”, explique-t-il. “Là, on est au centre de l’attention et on sent clairement que si autant de personnes sont venus aujourd’hui, c’est pour voir les Français et on se sent vraiment dans une ambiance différente et spéciale.”
Cette manière de suivre le Français a étonné l’Américain Collin Morikawa qui partageait son tour avec le Britannique Matz Fitzpatrick. “On en parlé les deux ou trois premiers trous et il m’a dit que c’était absolument dingue et qu’il n’avait quasiment jamais vu ça”, explique Pavon. “On a comparé avec la Ryder Cup où c’était un peu similaire mais on avait du mal à juger parce que ce n’était pas lui au centre de l’attention aujourd’hui mais quelqu’un d’autre.”
Même l’Espagnol Jon Rahm (29 ans), superstar du golf, ancien numéro 1 mondial et sportif le mieux payé au monde en 2023, s’est amusé de cet engouement autour de Pavon qu’il a vécu de près. “Les fans ont été incroyables, surtout avec Matthieu qui était derrière (lui), on pouvait les entendre très enthousiastes, mais la vérité est que cela a été très amusant.”
Lui aussi a bénéficié de ce soutien des Français plus connaisseurs. Et il note également une différence d’ambiance avec ce qu’il vit le reste de l’année dans les compétitions internationales (il est passé dans la ligue saoudienne, LIV). “C’est différent parce qu’on rivalise pour les pays. En fin de compte, ils soutiennent leur pays et cela s’est bu aujourd’hui, c’est ce qui le rend la chose spéciale.” Même si Pavon n’est pas au contact des leaders, ils devraient bénéficier de ce soutien populaire jusqu’au dernier tour, dimanche.
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