La Seine a été déclarée conforme à la baignade mercredi 31 juillet ce qui a permis la tenue des épreuves de triathlon. Le résultat d’un plan baignade à 1,4 milliard d’euros piloté par l’État et une quinzaine d’acteurs.
Ce mercredi 31 juillet, les femmes ont donné le la, et les épreuves olympiques de triathlon se sont déroulées dans la Seine comme prévu par les organisateurs. Après plusieurs reports successifs, le soulagement était de mise.
Emmanuel Macron s’en est félicité sur X: “par un investissement massif de l’État, avec Paris et le Val-de-Marne, nous avons réussi en 4 ans l’impossible depuis 100 ans: la Seine est baignable”.
“C’est une grande joie après 4 ans de pilotage du plan baignade pour l’assainissement de la Seine”, a commenté Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France.
Ce “Plan baignade” est un effort de 1,4 milliard d’euros lancé depuis 2016. Un investissement colossal, car il a fallu construire ou mettre aux normes de nombreux ouvrages à différents endroits du fleuve, et même sur ces affluents.
Une quinzaine d’acteurs sont impliqués dans le projet, dont la préfecture de région, la Ville de Paris, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) et des collectivités franciliennes de Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne…
La dépollution a un double objectif: permettre la tenue des épreuves olympiques et surtout défendent les autorités impliquées: ouvrir des espaces de baignades pour tous à partir de l’été 2025, traduction concrète de “l’héritage des jeux”. Que recouvre le 1,4 milliard d’euros de ce Plan baignade?
Si l’on parle souvent de la Seine, les efforts de dépollution ont aussi concerné la Marne, son principal affluent. Certains travaux ont visé à assainir le fleuve en temps normal. Des ouvrages spécifiques visent également à absorber les précipitations en cas d’intempéries majeures, comme le bassin de rétention d’Austerlitz. Cette énorme cuve de 50 mètres de diamètre pour 30 m de profondeur, construite en plein Paris, a coûté à elle seule 100 millions d’euros.
Les stations d’épuration de Valentin et de Noisy-le-Grand ont été équipées d’unités de désinfection. Ces systèmes permettent de dépolluer les eaux rejetées. Ces travaux étaient nécessaires à l’épuration de la Seine et de la Marne en l’absence d’intempéries.
Mais en cas d’orages ou de fortes pluies, les réseaux d’assainissement sont débordés, ce qui entraine un déversement d’eaux de pluie et d’eaux usées dans la Seine. Ce qui a nécessité la construction d’ouvrages spécifiques.
“On a sur Paris ce fameux puits qui permet de capter toutes les eaux de pluies et de ne pas faire que les eaux de pluies se mélangent avec les eaux sales”, a indiqué Anne Hidalgo, maire de Paris, dans l’émission Quels jeux! de France 2.
L’ouvrage le plus emblématique est en effet le bassin de rétention d’Austerlitz qui peut garder environ 50.000 m3 d’eau. Le bassin a fonctionné pour la première fois le 19 juin, recueillant 40.000 m3 d’eau. D’autres ouvrages ont été mis en service dont une station de dépollution des eaux pluviales à Champigny-sur-Marne. Selon les services de l’Etat, ces ouvrages permettent de réduire à deux jours la période où il est impossible de nager dans la Seine après une période de forte pluie.
Autres travaux menés à bien: les dysfonctionnements sur les réseaux publics de collecte ont été corrigés. De plus, les mauvais branchements qui entrainent des rejets d’eaux usées dans le réseau d’eaux de pluie ont été résorbés. Sans être totalement empêchés, puisque selon la Direction régionale de l’environnement (DRIEAT Ile-de-France) 40% des mauvais branchements ont été corrigés. Pour les particuliers, une plateforme “monbranchement.fr” a été mise en ligne pour permettre le diagnostic et demander des aides pour les travaux nécessaires. Les bâtiments de l’État concernés par de mauvais branchements ont été mis aux normes.
Les bateaux aussi ont été concernés par l’interdiction du rejet d’eaux usées dans le fleuve (loi du 26 mars 2018 relative à l’organisation des Jeux). Enfin, les ports ont été équipés en installations de raccordement au réseau des eaux usées de paris.
Juges de paix de la nouvelle baignabilité de la Seine: les concentrations d’Escherichia coli et également d’entérocoques, des bactéries indicatrices de contaminations de l’eau et susceptibles de provoquer des infections ont été mesurées à intervalles réguliers. L’épreuve de triathlon programmée initialement mardi a été reportée à cause de “valeurs relevées encore supérieures aux limites acceptables” à “certains endroits”. Mercredi, les niveaux relevés étaient considérés comme conformes.
Résultat de ces investissements: en 2025, la baignade devrait donc être possible, mais uniquement pendant l’été et dans des zones identifiées. La baignade dans la Seine était interdite depuis 1923.
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