Impossible d’y voir une coïncidence. Trois jours après les sabotages massifs dont a été victime la SNCF, c’est le réseau de fibre optique de plusieurs opérateurs qui a été la cible d’actes malveillants. En milieu d’après-midi, le parquet de Paris a annoncé que la Junalco, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, se saisissait des faits. L’enquête est notamment ouverte pour détérioration de biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, un crime passible de quinze ans de réclusion criminelle et de 225.000 euros d’amende.
Que s’est-il passé ?
Cinq sites – à Contrisson, dans la Meuse, à Capestan, dans l’Hérault, sur les sites de Catignu et Béhancourt dans l’Oise et entre la Rove et l’Estaque dans les Bouches-du-Rhône – ont été la cible d’actes de sabotage très vraisemblablement coordonnés entre 1 et 3 heures du matin. Contrairement à la SNCF, il ne s’agit pas d’incendies volontaires mais de câbles sectionnés.
Des actes qui n’ont pas pu être improvisés, assure Jacky Allamelou, responsable régional de la maintenance chez SFR, interrogé par nos confrères de Midi Libre. « Pour soulever les plaques, il faut des crochets. Et pour sectionner de tels câbles, une simple pince ne suffit pas ! Les câbles ont été sectionnés à ras, ce qui ne nous laisse pas de marge de manœuvre pour réparer rapidement. »
Quelles sont les pistes ?
Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu, et les faits n’ont pas été revendiqués. Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), deux services déjà mobilisés sur les sabotages de la SNCF.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un incendie avait déjà endommagé une antenne-relais et un nœud de raccordement de fibre optique dans la région toulousaine. Un graffiti « No J.O. » avait été retrouvé à proximité. Si ces dégradations ont été revendiquées par un site local d’ultragauche mais le parquet avait appelé à la prudence, n’excluant par une revendication opportuniste. La piste accidentelle n’est d’ailleurs pas exclue.
Quelles ont été les conséquences sur le réseau ?
Si l’opérateur SFR a été – et de loin – le plus touché les répercussions sur les clients ont été relativement limitées. Internet était ralenti mais pas coupé, les données passant par d’autres chemins.