Un Rafale de l’armée de l’air a intercepté samedi en Ardèche un petit avion de tourisme dont le pilote, pris de panique, a largué plusieurs colis de stupéfiants, ont rapporté mardi l’armée et le parquet de Privas. Une interception « extrêmement rare », assure un porte-parole militaire, soulignant la « remarquable coopération » entre armée et gendarmerie.
Le pilote, de nationalité polonaise et connu de la justice française pour des infractions liées aux stupéfiants, a été interpellé après avoir atterri à l’aérodrome de Lanas et a été placé en garde à vue notamment pour « trafic de stupéfiants », selon le parquet.
Une quinzaine de colis retrouvés dans plusieurs communes du département contiennent environ 30 kg d’une poudre blanche actuellement en cours d’analyse, a-t-il précisé. Plus de 45.000 euros en espèces ont également été découverts dans le cockpit de l’appareil et dans le sac du mis en cause.
Le Rafale avait pris en chasse le monoplace parti de Fribourg en Allemagne, après que son comportement a intrigué les autorités, a indiqué à l’AFP un porte-parole militaire. Il avait notamment survolé la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), une zone interdite.
« Les collègues ont détecté des comportements sortant de l’ordinaire », notamment le fait que l’avion « a effleuré la zone de Fessenheim », que le trajet n’était « pas cohérent avec son plan de vol » et que « les réponses radio n’étaient pas claires », explique ce porte-parole militaire. « Il a donc été décidé d’aller l’intercepter, d’abord de manière discrète, puis le Rafale s’est approché. Il a alors observé une attitude très erratique [du pilote de l’avion de tourisme] dans son cockpit, une grande agitation. En quelques minutes, [le Rafale] a vu la porte s’ouvrir et des colis être largués », ajoute-t-il.
L’avion de chasse a fourni directement les coordonnées à la permanence opérationnelle de Lyon. « Dans la foulée, la gendarmerie a été sur place récupérer les colis. Ensuite, il [le suspect] s’est posé en urgence […] sur une piste qu’il avait dû voir et il est reparti en courant. Il a été intercepté peu de temps après par le GIGN », a précisé ce porte-parole militaire.