La lecture devait se tenir dans la bibliothèque de Saint-Senoux (Ille-et-Vilaine) devant un public d’enfants âgés de 3 à 6 ans. Particularité : elle devait être animée par trois drag-queens dans le cadre d’un atelier autour de l’égalité des genres. Une intervention insupportable aux yeux de certains militants du groupuscule d’extrême droite L’Oriflamme Rennes, qui avaient perturbé la lecture en brandissant des banderoles et en craquant des fumigènes devant la petite bibliothèque. La municipalité avait condamné fermement et porté plainte.
Ce vendredi, le procureur de la République de Rennes a fait savoir que l’homme ayant pris la parole au mégaphone avait pu être identifié et placé en garde à vue. Présenté comme l’organisateur de la manifestation, cet homme est également le fondateur du groupuscule d’extrême droite L’Oriflamme, héritier de L’Action française. Au micro, l’homme avait notamment proféré des insultes homophobes et transphobes comme « LGBT dégénérés ». Ou encore : « Moins de trans, plus de France ! ». Les mêmes termes se retrouvaient dans un tract signé de L’Oriflamme distribué sur place.
Placé en garde à vue à deux reprises, le mis en cause est resté silencieux. Il sera jugé le 11 septembre devant le tribunal correctionnel de Rennes sous les qualifications d’organisation d’une manifestation publique sans autorisation, dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles ou risques de troubles à l’ordre public, provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, injure publique envers dépositaire de l’autorité publique. Déjà connu des services judiciaires, il encourt une peine maximale d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende, selon le parquet.