- L’attaque au couteau a Annecy ayant fait six blessés le 10 juin a provoqué de nombreuses réactions, notamment du côté de l’extrême droite qui a pointé du doigt, encore une fois, l’immigration.
- En réaction à l’événement, le fils d’un député RN du Tarn et deux de ses camarades du groupuscule nationaliste Patria Albiges a placardé des affiches avec l’inscription « Parc fermé en raison de fermeture : risque élevé de se faire poignarder -protégeons nos familles de l’immigration ».
- Les trois militants du groupe identitaire sont poursuivis pour incitation à la haine raciale. Le député RN de son côté souhaite « défendre l’honneur de son fils »
Le fils d’un député RN du Tarn, ainsi que deux de ses amis appartenant à un groupuscule nationaliste baptisé Patria Albiges, sont poursuivis pour « provocation à la haine raciale » et seront jugés en correctionnelle, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Le 10 juin, au surlendemain de l’attaque au couteau ayant fait six blessés dont quatre enfants en bas âge dans un parc d’Annecy, des affiches portant la mention « Parc fermé – raison de fermeture : risque élevé de se faire poignarder – protégeons nos familles de l’immigration », avaient été retrouvées sur les grilles de parcs municipaux à Albi, a rappelé le parquet de la ville, dans un communiqué.
« Comme de vulgaires voyous »
« Cette action a été revendiquée par Patria Albiges » et « les investigations ont permis d’identifier trois hommes, âgés de 20 à 25 ans » qui seront jugés le 26 septembre, notamment pour « provocation à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». Dans un communiqué, le député RN du Tarn Frédéric Cabrolier a confirmé que c’était bien son « fils de 25 ans et deux de ses camarades » qui avaient « apposé des affiches (…) dénonçant l’attaque au couteau d’Annecy par un migrant ».
Frédéric Cabrolier a également regretté qu’ils soient placés sous contrôle judiciaire « comme de vulgaires voyous » et que « le nom et le prénom de son fils ait été jeté en pâture à la presse. »
L’appartenance à cette « organisation locale de jeunes nationalistes en butte aux gauchistes albigeois ne justifie pas le traitement particulier réservé à mon fils honorablement connu sur Albi », a encore fait valoir le député qui dénonce un « deux poids deux mesures dans la répression politique », « les affiches ou autocollants des antifas locaux qui appellent sans équivoque à la violence » n’étant, selon lui, pas traités de la même manière.
« Défendre l’honneur de mon fils »
Sur la page Instagram de Patria Albiges, une vidéo de l’action de ses militants apposant leurs affiches ainsi qu’une photo de l’action sont toujours visibles.
Interrogé par une correspondante de l’AFP, l’élu visiblement très ému a évoqué « une procédure politique » et affiché son désir de « défendre l’honneur de mon fils ». « Nos enfants sont révoltés, c’est vrai, comme d’autres peuvent l’être et ils réagissent avec les excès de leur jeunesse mais moi je ne les condamne pas », a-t-il ajouté.