Le meurtrier présumé de Lilibelle, tuée à 14 ans lors d’une rixe entre bandes rivales à Saint-Chéron (Essonne) en 2021, sera jugé pour meurtre par la cour d’assises des mineurs, a appris l’AFP ce lundi de source proche du dossier.
Âgé de 16 ans au moment des faits, ce jeune de Dourdan s’était rendu avec cinq autres mineurs à Saint-Chéron avec l’intention d’en découdre avec d’autres adolescents.
Une bagarre entre bandes
Une rivalité, nourrie par des provocations sur les réseaux sociaux, existait entre les jeunes de ces deux petites villes, situées à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris.
Pourtant, dans l’Essonne, département particulièrement marqué par les affrontements violents entre bandes rivales, les zones rurales comme celle de Saint-Chéron étaient traditionnellement moins touchées que les zones urbaines.
Les six adolescents de Dourdan, pour la plupart masqués, porteurs de capuches ou vêtus de noir, étaient arrivés à Saint-Chéron dans l’après-midi du 22 février 2021. Une bagarre à coups de pied et de poing avait éclaté avec des jeunes du coin.
Poignardée au bas-ventre
Lilibelle, une adolescente de 14 ans qui tentait de s’interposer, avait reçu un coup de couteau – un Opinel avec une lame de près de 9 cm de long – en bas du ventre. Elle était morte dans la soirée à l’hôpital.
En audition, l’un des jeunes arrêtés a reconnu lui avoir donné le coup de couteau mais a expliqué l’avoir fait simplement pour la faire reculer, sans intention de la tuer. D’abord placé en détention provisoire, il a ensuite été placé sous surveillance électronique et assigné à résidence. Selon l’ordonnance de mise en accusation, rendue le mois dernier, il semble avoir pris conscience de la gravité des faits.
Un second procès devant le tribunal pour enfants
En plus des assises, il sera jugé comme les cinq autres suspects par le tribunal pour enfants pour violences aggravées et participation à un groupement en vue de commettre des violences. Les cinq autres mis en examen seront également jugés pour non-assistance à personne en danger.
Contacté, l’avocat du principal suspect n’a pas souhaité s’exprimer. « Nous sommes contents que cette affaire soit enfin clôturée. Cette famille est détruite ; elle espère que justice sera faite pour la mémoire de son enfant », a réagi pour sa part Me Sylvie Noachovitch, avocate de la famille de Lilibelle.
L’Essonne une nouvelle fois endeuillée le lendemain du drame
Le lendemain de sa mort, un autre adolescent de 14 ans avait été tué dans un affrontement entre bandes dans l’Essonne.
Aucun lien n’existe entre ces deux affaires, symptomatiques des violences entre jeunes en banlieue parisienne en général – et dans l’Essonne en particulier.