L’histoire de Kheira Hamraoui fait froid dans le dos. La footballeuse professionnelle a vécu un enfer. En novembre 2021, elle était victime d’une violente agression qu’elle détaille dans son autobiographie Kheira à contre-pied (Ed. JC Lattès). Alors qu’elle était en voiture avec sa coéquipière – et potentielle commanditaire de ce guet-apens – Aminata Diallo, Kheira Hamraoui est extirpée du véhicule, jetée à terre et rouée de coups avec une barre en fer. La victime croit y voir un couteau, une hache même. “Ce soir-là, j’ai vraiment cru que j’allais y passer. J’ai eu peur. Je tremblais”, a-t-elle confié sur le plateau de C à vous ce mercredi 7 juin. Et de poursuivre, non sans émotion : “Quand j’ai vu la barre de fer, j’étais un peu rassurée parce que le couteau me faisait vraiment peur. Je l’ai supplié. Je voyais qu’il était en train de viser mes jambes. Ç’a été dur mais sur le coup, on ne se rend pas compte.”
Dans son malheur, Kheira Hamraoui estime avoir eu une chance : que ses agresseurs aient eu peur. “J’ai eu la chance qu’une voiture arrive et qu’ils prennent la fuite, car ç’aurait pu durer plus longtemps…”, racontait-elle face aux caméras de BFM TV en septembre 2022. Une agression d’une violence inouïe dont la jeune femme de 33 ans ne guérira “jamais totalement”. “Je garderai des séquelles. Aujourd’hui ça va mieux. J’ai recommencé à dormir toute seule, chez moi, seulement sept mois après l’agression. Le premier soir je n’ai pas réussi. J’entendais des bruits, je devenais parano. J’ai dû appeler un ami à 3 heures du matin pour qu’il vienne et me rassure. Mes proches m’ont ensuite sevré au fur et à mesure”, expliquait-elle dans les colonnes de Ouest-France le 7 juin dernier. Et d’assurer : “Toutes ces difficultés sont maintenant derrière moi. J’essaye de ne plus y penser.”
Kheira Hamraoui : “Le plus difficile, ce n’était pas l’agression”
Plus facile à dire qu’à faire. D’autant que sa carrière en a pâti. Kheira Hamraoui n’a d’ailleurs pas été sélectionnée pour la Coupe du Monde qui débutera en juillet en Australie. Outre les insultes et crachats des supporters, Kheira Hamraoui a énormément souffert du non-soutien de son club et de la FFF. “Le plus difficile, ce n’était pas l’agression, c’est ce qu’il s’est passé après”, a-t-elle lâché face à Anne-Elisabeth Lemoine. A son retour au Paris Saint-Germain, la footballeuse espérait un accueil protecteur et bienveillant. Elle a très vite déchanté. “Je pensais qu’on allait me soutenir après cette agression mais en fait, c’était tout l’inverse”, a-t-elle déploré.
Kheira Hamraoui a été mise à l’écart, on ne lui adressait plus la parole et on lui demandait de s’entraîner seule. Elle a été traitée comme si elle était la coupable de cette affaire. “Leur explication, c’était que je ne faisais plus partie des projets sportifs et des plans du coach. Il fallait que je quitte le club. Moi, je m’étais promis d’honorer mon contrat jusqu’à la fin, c’est-à-dire juin 2023 parce que j’étais victime d’une agression, ce n’était pas à moi de partir”, rappelle-t-elle à juste titre. Un cauchemar qui ne prend pas fin.