Saviez-vous que Léa Salamé avait changé de prénom lorsqu’elle avait 13 ans ? On vous explique par ici pourquoi la journaliste a changé de prénom.
Avant de faire les riches heures de France Inter, Léa Salamé s’appelait Hala. Un prénom qui la ramène à sa Beyrouth natale que la journaliste quitte avec ses parents pour rejoindre Paris à l’âge de 5 ans lorsqu’éclate la Guerre du Liban. Naturalisée cinq ans plus tard, elle poursuit ses études au Lycée Saint-Louis-de-Gonzague, dans le XVIe arrondissement, puis à l’École alsacienne dans le VIe. C’est là que la jeune femme change de prénom et opte pour Léa. Une nouvelle identité sous laquelle elle étudiera le droit à l’université Panthéon-Assas avant d’intégrer les rangs de Sciences Po puis de poursuivre une brillante carrière de journaliste.
Pourquoi donc Hala Salamé a-t-elle changé de prénom ? “J’ai 13 ou 14 ans et au moment où je change d’école, je dis à ma mère : ‘Je vais changer l’ordre [de mon prénom], je vais écrire Léa Hala et tu ne vas pas le dire à papa.‘ J’étais sûr que mon père allait dire : ‘Elle n’assume pas'”, se souvient-elle face à la reporter du Figaro Guyonne de Montjou dans l’émission Libre à Vous. Seulement, l’adolescente découvre que les Français ont du mal à prononcer le “h” aspiré. Quand on ne l’appelle pas “Allah” par pure moquerie, on lui demande pourquoi ses parents l’ont appelée Dieu. “C’était quelque chose qui me faisait souffrir parce qu’ils n’arrivaient pas à le prononcer. Et donc, j’ai changé le prénom. Ça a été Léa Hala.” Et d’ajouter : “Mes parents m’appelent toujours Hala.” Un double patronyme inscrit sur sa carte d’identité “parce qu'[elle a voulu] absolument garder [son] prénom libanais.”
Moquée à cause de son prénom, Léa Salamé a très vite voulu estomper sa différence, qu’elle soit patronymique ou même physique. “Je voulais être comme tout le monde. Je voulais avoir une mère de la Creuse et un père de Bretagne. Je voulais en plus avoir les yeux bleus“, racontait-elle à nos confrères de Konbini le mois dernier. Une différence qu’elle mettrait du temps à accepter. “Clairement, mes origines libanaises et arméniennes, c’est ça aujourd’hui ma force. C’est ça qui fait que j’ai été repérée plus tard et que j’ai fait cette carrière”, poursuit la journaliste. Cette différence, celle-ci l’a aussi ressentie lorsqu’on lui reprochait d’être top “orientale”, malgré sa foi catholique. Une remarque que n’a en revanche pas laissée passer sa mère. “Un jour, ma mère leur a dit : ‘Oui, ma fille est orientale, elle est fière de l’être et on est fiers d’être orientaux !’ Et j’avais trouvé ça bien.”