Ce mardi 16 mai, Edwy Plenel s’est exprimé publiquement pour la première fois suite à l’agression qu’il a subie et la plainte déposée contre Maïwenn. Le fondateur de Médiapart explique les raisons du dérapages de la cinéaste.
Une séquence ahurissante. Le 10 mai dernier, invitée de Yann Barthès dans Quotidien,Maïwenn clamait haut et fort avoir agressé Edwy Plenel, sans donner davantage de détails mais avant d’éclater de rire. “J’en parlerai quand ça sera le bon moment“, concluait-elle, tandis que l’animateur de TMC avouait “comprendre” qu’elle ne veuille polluer la sortie de son film avec cette frasque. Une séquence qui n’est pas passée inaperçue – encore moins auprès du principal intéressé. L’histoire remonte à début avril. Alors que le patron de Médiapart était attablé dans un restaurant, Maïwenn lui aurait tiré les cheveux, avant de lui cracher dessus. Une agression pour laquelle Edwy Plenel a porté plainte le 8 avril dernier – mais que la réalisatrice assure ne pas avoir reçue.
Ce mardi 16 mai – alors que la cinéaste faisait l’ouverture du Festival de Cannes -, le journaliste expliquait dans les colonnes du magazine Variety les raisons qui auraient poussé Maïwenn à agir de la sorte. Cela serait lié à une enquête de Médiapart sur les soupçons de viols visant Luc Besson, ex-mari de Maïwenn et père de sa fille. “Nous avons publié ce qu’elle a dit à la police dans le cadre de l’enquête sur Besson“, rappelle Edwy Plenel à nos confrères. Et de développer : “Lorsqu’elle s’est entretenue avec la police, elle a évoqué des aspects compliqués de sa relation avec Luc Besson, notamment lors de leur séparation. Mais une fois que nous avons publié notre article, nous n’avons jamais reçu de protestation d’aucune sorte.”
Le timing a de quoi surprendre. Les révélations en question datent d’environ cinq ans. “Cela signifierait que pendant tout ce temps, Maïwenn voulait se venger. Mais si c’est le cas, pourquoi n’a-t-elle pas envoyé de mail ? Nous n’avons jamais reçu d’appel téléphonique d’elle“, s’interroge Edwy Plenel qui, par conséquent, n’a donc jamais eu de droit de réponse à publier. Le journaliste a conscience que ce n’est pas seulement lui que Maïwenn voulait attaquer mais tout ce que lui et son média représentent. “Elle est ouvertement anti-#MeTooet elle a fait un geste pour plaire à son monde, et c’est pourquoi elle s’en est vantée à la télévision“, estime-t-il, avant d’analyser : “Elle ne s’est pas attaquée qu’à moi individuellement, mais au symbole que je représente, en tant que fondateur et directeur d’un journal, qui en France a été à la pointe de toutes les révélations #MeToo.” Reste à savoir si, un jour, Maïwenn se justifiera et livrera sa version des faits.