De retour en salles avec une nouvelle comédie, Dany Boon se confie sur la faille à l’origine de sa vocation artistique. Ou pourquoi sa mère et lui ont été bannis de leur propre famille. Récit.
Ce mercredi 19 avril 2023,Dany Boon revient au cinéma avec une nouvelle comédie, La Vie pour de vrai. Cette farce tendre et surréaliste suit les tribulations de Tridan Lagache (Dany Boon), personnage lunaire qui a vécu pendant près d’un demi-siècle dans un Club Med au Mexique. Jusqu’à ce qu’il ne décide de partir à la recherche de son amour d’enfance, Violette (Charlotte Gainsbourg), pour son cinquantième anniversaire. Arrivé à Paris, Tridan découvre alors cette “vraie vie” qui lui a tant fait défaut toutes ces années. L’occasion aussi pour lui de faire la rencontre inopinée de son demi-frère aîné, Louis (Kad Merad), prêt à tout pour se débarrasser de cet individu encombrant. Un “personnage en décalage avec la vie” projeté dans “un monde inadapté à notre sensibilité“, explique le réalisateur à nos confrères du Parisien.
S’il compte désormais parmi les plus célèbres Ch’tis de France, Dany Boon est persuadé de venir d’une destination bien plus exotique : la Lune. Du moins d’un “milieu de prolos“, entre un papa chauffeur routier d’origine algérienne et une maman femme de ménage, quant à elle d’origine française. Cette double identité a d’ailleurs causé bien des problèmes du côté maternel, sa famille rejetant sa mère “parce qu’elle avait épousé un Kabyle“. L’acteur de 56 ans se souvient avec douleur : “Ils étaient racistes. J’ai essayé de comprendre pourquoi ils ne voulaient pas me voir.” Un rejet d’autant plus saisissant que son arrière-grand-père, ancien soldat de la Grande Guerre (1914-1918), était son idole de jeunesse.
Des gens “si ouverts”. Voilà en quels termes Dany Boon se souvient de ses arrière-grands-parents. “Lui, c’était une sorte de [Jean] Gabin qui avait une boucherie. Il avait été blessé, laissé pour mort avec des éclats d’obus.” Revenu du front avec un pied bot et une pension d’invalidité qu’il s’acharnait à refuser, l’arrière-grand-père de Dany Boon voulait tout simplement “rester debout dans sa boucherie“. Des années plus tard, son arrière-petit-fils lui rendrait hommage à ses débuts sur scène en portant son pantalon “avec un côté plus court, pour le pied bot“. Une manière d’entretenir la mémoire d’un parent parti trop tôt avec lequel Dany Boon, enfant, conversait, les yeux tournés vers le ciel.