Par M. D.
Lors d’un entretien accordé à l’Équipe, Charles Biétry a révélé qu’il était atteint de la maladie de Charcot. Le célèbre journaliste sportif a également annoncé qu’il aurait recours à un suicide assisté en Suisse le moment venu.
Une triste nouvelle. Charles Biétry a fait les beaux jours du commentaire sportif. Pendant de nombreuses années, on pouvait notamment le retrouver sur Canal+, chaîne dont il a d’ailleurs été le directeur des sports de 1984 à 1998. Par la suite, il avait aussi travaillé pour Eurosport, France Télévisions ou encore beIN Sport. Parallèlement, il a aussi été brièvement le président du club du Paris Saint-Germain de juillet à décembre 1998.
Mais depuis plusieurs années, Charles Biétry était devenu beaucoup plus rare dans les médias. Lors d’un entretien accordé au journal l’Équipe, le journaliste a révélé qu’il souffrait de la maladie de Charcot. “Lors de mes premiers symptômes au pied, il y a cinq ans et demi, on avait pensé à la SLA [Sclérose Latérale Amyotrophique ou maladie de Charcot, ndlr] mais à la Pitié-Salpêtrière (hôpital du XIIIe arrondissement de Paris), on m’avait alors répondu qu’il n’en était rien. Finalement, si. À ce moment-là, je ne sais pas non plus encore tout de la maladie. Heureusement ou malheureusement, j’ai un ordinateur et, dès qu’ils sortent de ma chambre, je vais dessus… Et je comprends où je vais… Le médecin fait le diagnostic et, après, à toi de le prendre et de voir comment tu vas l’assumer. En fait, c’est ça le plus important puisque tu n’as pas de traitement, pas de soins et que l’issue est inéluctable”, a confié Charles Biétry, qui rencontre aujourd’hui des difficultés pour s’exprimer et doit utiliser des béquilles pour se déplacer : “J’ai toujours cru que j’allais recourir, rejouer au ballon avec mes petits-enfants… Je voyais les progrès. À un moment, je tombais, ma jambe ne me supportait plus du tout. Mais je l’ai tellement remusclée que cela n’arrive plus… sauf si je perds l’équilibre. Avoir fait beaucoup de sport et continuer à en faire tous les jours a posé un problème à la maladie et lui en pose toujours“.
Par conséquent, Charles Biétry a souhaité prendre une lourde décision : le recours à un suicide assisté en Suisse. “On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu’il n’y a plus rien, plus d’avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille. On a pris des dispositions pour arrêter avant d’en arriver là.Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés. Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place si je ne suis pas en état”, a expliqué le journaliste, qui espère, par ces mots, donner un peu d’espoir aux personnes qui souffre de la même maladie que lui : “C’est presque un cliché de dire qu’il faut combattre, ne pas abandonner. Mais je prouve qu’en continuant le sport, cela me tient. Ce n’est pas normal que je sois encore vivant, que je me balade avec mes béquilles et que je regarde Real-Barcelone cette semaine. C’est bien la preuve que c’est possible. Si je n’avais pas travaillé ma musculature tous les jours, ce serait fini depuis longtemps. Il faut se battre pour prolonger l’aventure au-delà de ce qui était prévu. Si tu te donnes, tu peux”.