Samedi, des équipages de chasse à courre ont sillonné les forêts de l’Oise et ont tué des cerfs. Sans jugement, il n’y a rien d’anormal, la pratique de la vénerie étant toujours autorisée. Pour autant, outre dénoncer ce que Nicolas Hulot qualifiait de « pratique d’une autre époque », les observateurs de l’association Ava ne cessent de pointer du doigt le « chaos » qui entoure les chasses à courre. Et samedi, en forêt de Droizelles, aux confins de l’Oise et de la Seine-et-Marne, c’est la mort d’un cerf qui n’était même pas visé par les chasseurs que les militants déplorent.Avant tout, les militants d’Ava (Abolissons la vénerie aujourd’hui) réclament l’interdiction de la chasse à courre parce qu’ils estiment cette pratique cruelle. Mais à force de parcourir les forêts pour perturber et observer les chasses, ils ont relevé bien d’autres arguments pour soutenir leur demande. Celui revenant le plus souvent étant le trouble à l’ordre public engendré par les cavaliers, leur meute et leurs suiveurs : gibier et chasseurs traversant les routes, cerfs réfugiés dans les villages, voire dans les jardins de particuliers, perturbation du trafic ferroviaire… « Ceci illustre le chaos que génère la chasse à courre, de l’extrême panique qui s’empare des animaux et prouve la cruauté de cette pratique », martèle Ava.« Il s’est tué tout seul »Samedi, donc, deux équipages chassaient en forêt de Droizelles, provoquant pas mal de ramdam dans les bois. Un cerf en particulier était la cible des chasseurs. Dans sa fuite, l’animal a été rejoint par deux de ses congénères. « Loin devant la meute, tous les trois fuient. Ils traversent la route, passent entre les véhicules de suiveurs pour rejoindre un champ de l’autre côté de la route », raconte Ava. Les observateurs d’Ava tâchaient de garder le contact visuel avec les animaux mais ils se sont rendu compte qu’un des cerfs avait disparu.« Il n’a pas vu les barbelés et s’est pris les bois dedans. La vitesse de sa course l’aura tué net », assure Ava. La scène a été filmée par des militants, notamment la partie où le cerf a été chargé dans un véhicule de suiveurs. « Il s’est tué tout seul, ça n’a rien à voir avec la chasse », a lancé un suiveur. « Une victime collatérale », déplore pour sa part l’association.SociétéPourquoi en France la chasse à courre a encore de beaux jours devant elleSociétéOise : Après la pagaille sur la ligne TER Paris-Creil à cause d’une chasse à courre, la SNCF porte plainte