Alors que les attaques visant les prisons et leurs personnels se multiplient en France, François Bayrou a affirmé que les mesures carcérales renforcées « touchent juste ». En déplacement mercredi au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, le Premier ministre a dénoncé une « volonté d’intimidation » de réseaux criminels qui se sentent menacés par la politique sécuritaire du gouvernement.
Dans la nuit précédant sa visite, des coups de feu et des cocktails Molotov ont visé un lotissement à Villefontaine (Isère), où vivent plusieurs agents pénitentiaires. Un acte d’une rare violence qui s’inscrit dans une série noire : 65 faits d’agressions ou de dégradations ont été recensés en dix jours contre des établissements pénitentiaires, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, également présent sur place aux côtés du ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Nervosité des réseaux criminels
François Bayrou a souligné que ces attaques traduisent la nervosité de réseaux criminels confrontés à une reprise en main ferme de l’administration pénitentiaire. « Des réseaux qui se croyaient en situation d’impunité voient soudain la perspective de sanctions plus sévères et plus rigoureuses », a-t-il déclaré, en référence à la loi en cours d’adoption contre le narcotrafic.
Ce texte législatif, qui pourrait être voté définitivement d’ici la fin du mois, prévoit notamment la création de quartiers de haute sécurité dédiés aux narcotrafiquants les plus dangereux. La prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) se prépare à accueillir cet été une centaine de ces détenus sous régime renforcé.
Dispositif de surveillance au domicile
Le Premier ministre a également annoncé un dispositif de surveillance au domicile pour les agents qui le demanderaient, afin de répondre à la menace croissante. « Il faut montrer au personnel pénitentiaire que nous sommes à leurs côtés. Ils sont notre dernier recours », a-t-il affirmé, rendant hommage à ceux qui, en première ligne, subissent la pression de ces violences.
Un groupe se faisant appeler « DDPF » (Défense des droits des prisonniers français) a revendiqué plusieurs de ces actions sur la messagerie Telegram, mêlant menaces, vidéos et slogans contestataires. Si certaines attaques relèvent clairement du grand banditisme, d’autres portent la marque de l’ultragauche, selon une source policière, qui évoque une convergence entre milieux militants et réseaux criminels.




