
À peine deux jours après la mort du pape François, la classe politique se déchire au sujet de la décision du gouvernement français de mettre les drapeaux en berne le jour de l’enterrement du souverain pontife, ce samedi 26 mars. Plusieurs élus de gauche ont ainsi exprimé leur indignation, envers ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à la « laïcité ».
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C’est le député Alexis Corbière, ex-LFI, qui a ouvert le bal mardi soir sur France Info. « Je suis en total désaccord, car la laïcité a des principes. Il est normal que le chef de l’État ait rendu hommage au pape. Mais nous n’avons pas à marquer une forme de laïcité à géométrie variable, c’est-à-dire que quand une autorité religieuse meurt, on met des drapeaux en berne, mais on ne le fait pas pour d’autres cultes », s’est emporté l’homme politique.
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Je n’ai rien dit sur les hommages rendus à un monarque de droit divin, homophobe, anti-IVG et justificateur des attentats contre Charlie Hebdo. Mais je ne resterai pas muet devant ces drapeaux en berne
Pierre Ouzoulias, sénateur (PCF)
Une opinion partagée par le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, qui exprime sa colère sur X : « Je n’ai rien dit sur les hommages rendus à un monarque de droit divin, homophobe, anti-IVG et justificateur des attentats contre Charlie Hebdo. Mais je ne resterai pas muet devant ces drapeaux en berne. Cette décision est honteuse pour notre République laïque. Honteuse. »
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Le député écologiste Benjamin Lucas, son collègue insoumis Matthias Tavel, ou encore l’ancien secrétaire d’État Benjamin Griveaux ont également affirmé leur opposition à cette mesure. « Certains argueront que le pape François était un chef d’État, ce qui est juste sur le plan du droit, reconnaît Benjamin Griveaux, mais la dimension symbolique l’emporte ici sur toute autre considération et chacun le mesure. »
N’en déplaise aux élus de gauche, la mise en berne des drapeaux lors de la mort d’un chef d’État ami est bel et bien une tradition républicaine. Or, le pape François, à la tête du Vatican, était un chef d’État à part entière. Les papes Pie XII, Jean XXII et Jean-Paul II, ont eux aussi reçu cet hommage, de même qu’Élisabeth II… ou Staline.
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« L’émotion est mondiale, c’est une figure universelle. Nous avons bien mis les drapeaux en berne pour la reine d’Angleterre », a déclaré de son côté le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui souligne la « marque chrétienne importante » en France.
En Argentine, en Espagne, au Portugal ou en Italie, ce sont plusieurs journées de deuil national qui ont été décrétées, afin de rendre hommage au 266e pape de l’Église catholique.
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