Quelques messages échangés au sein de l’état-major israélien, dans la nuit du 6 au 7 octobre 2023, auraient-ils pu changer le destin du Proche-Orient ? Ces « mouvements inhabituels » détectés par les unités de surveillance de Tsahal, à la frontière entre la bande de Gaza et le territoire israélien, remontés aux oreilles d’un commandement décidé à rester sourd, auraient-ils pu permettre d’éviter l’un des plus grands massacres antisémites de l’histoire ?
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Ni Pierre Rehov, ni Stéphane Simon ne se risqueraient à trancher. Mais dans leur livre-enquête, 7 octobre – La Riposte, aux éditions Fayard, les deux auteurs reviennent sur cette journée sanglante et pointent du doigt les trop nombreuses défaillances des services de renseignement israéliens – pourtant réputés les meilleurs au monde – et leurs imperturbables représailles face au Hamas et au Hezbollah.
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Dans un style particulièrement cru, le réalisateur et romancier franco-israélien Pierre Rehov, et le journaliste Stéphane Simon, s’attellent à décrire les crimes de masse commis par les terroristes du Hamas contre les habitants des kibboutz jouxtant la bande de Gaza. Démembrements, émasculations, viols nécrophiles ou décapitations aux cris de « Allah Akbar », les auteurs ne lésinent pas sur les détails et font revivre au lecteur toute l’horreur sadique de l’attaque. « Ce qu’il s’est passé, c’est un pogrom, un des pires pogroms de l’histoire juive », tient à rappeler Pierre Rehov qui, comme des milliers d’Israéliens, a perdu des proches ce jour-là.
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Des opérations clandestines parmi les plus spectaculaires de l’histoire d’Israël
Passés les défaillances, les manquements, erreurs de stratégie et autres échecs de l’écosystème militaire israélien, Rehov et Simon s’attaquent à la riposte, méthodique et sanglante, des services de renseignement de l’État hébreu. Mossad, Shin Bet, ingénieurs de l’unité 8200, les auteurs dépeignent les opérations secrètes de ces hommes et femmes de l’ombre avec brio. Animés par une « vision messianique », comme l’explique Stéphane Simon, les agents secrets israéliens, extraordinairement infiltrés dans les rangs du Hezbollah et au sein du régime iranien, vont mettre en place certaines des opérations clandestines les plus spectaculaires de l’histoire. « On a voulu raconter le degré de sophistication de ces opérations, montrer à quel point des unités comme le Mossad ou le Shin Bet avaient de l’avance sur le reste du monde », poursuit le journaliste.
Loin de la catastrophe militaire du 7 octobre, l’offensive israélienne, jusqu’au cœur de Beyrouth et de Téhéran, a permis l’élimination quasi totale de ses ennemis. En septembre dernier, après avoir piégé des milliers de bipeurs et de talkies-walkies, Israël met hors de combat près de 3 000 agents du Hezbollah libanais en seulement quelques minutes. Deux mois auparavant, c’est Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, qui était tué par une explosion, dans sa chambre, en plein palais présidentiel iranien.
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Grâce à un impressionnant travail d’investigation, Pierre Rehov et Stéphane Simon dessinent les coulisses de ces opérations spectaculaires, de cette incroyable liberté d’action dont jouissent les services secrets israéliens, suscitant parfois l’effroi de la communauté internationale. 7 octobre, la riposte est un récit haletant, une enquête journalistique qui se lit comme un roman d’espionnage. Un outil-clef pour comprendre la façon dont la carte du Proche-Orient est en train d’être redessinée.
7 octobre – La Riposte. Pierre Rehov et Stéphane Simon. Fayard. 400 pages. 22,90 euros.
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