
Barjots. En rédigeant cette chronique, j’imaginais qu’elle serait en phase avec l’actualité européenne du Paris Saint-Germain Handball. Malheureusement, pour la première fois depuis plus de dix ans, le PSG a été éliminé avant les quarts de finale de la ligue des champions, qui débutent la semaine prochaine. J’ai connu ce club avant son rachat en 2012 par le Qatar. Il s’appelait alors tout simplement le Paris Handball. J’en fus le préparateur physique. C’était après les Jeux de Pékin en 2008 et ce fut mon dernier poste important.
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Avant de côtoyer les professionnels, j’ai pratiqué cette discipline quand j’étais enseignant. Dans les écoles, il n’est pas rare qu’elle soit mixte. Au début des années 1960, arrivé au lycée de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) comme jeune professeur, je lançais une équipe dans les sous-sols de l’établissement. La dépense d’énergie et la joie de tous les gamins étaient merveilleuses, même si les normes de sécurité faisaient trembler le proviseur. Au moins, étions-nous à l’abri des intempéries ! Saviez-vous qu’à l’origine, il se pratiquait à onze, en extérieur ? À sept, le hand fait son apparition aux Jeux olympiques dès les années 1970. Les règles sont simples et obligent à courir intensément. Les accélérations sont nombreuses et violentes. Il est indispensable d’être endurant pour tenir le rythme des matchs. En France, son développement doit beaucoup à un groupe de professeurs d’EPS, qui ont tous joué dans la capitale, au PUC : Jean-Pierre Lacoux (92 ans) et les regrettés Jean Férignac, Fernand Zaegel, Serge Gelé et Maurice Portes, dont le fils, Alain, a lui-même été un cadre de l’équipe de France.
C’est aux JO de Barcelone, en 1992, que les médias découvrent ce sport
C’est aux JO de Barcelone, en 1992, que les médias découvrent ce sport. Un matin, Eugène Saccomano, journaliste à Europe numéro 1 (j’étais consultant pour la radio), me demande de l’accompagner pour le premier match des Bleus. Il n’a jamais vu de hand et ses connaissances se résument à l’adresse du stade. De plus, ayant oublié ses accréditations à l’hôtel, il est expulsé de la salle où j’arrive à le faire rentrer à la mi-temps. Personne n’attendait la France. Elle termine à la troisième place avec à sa tête, un capitaine emblématique, Jackson Richardson. Ils deviennent les Barjots. C’est un entraîneur, Daniel Costantini, qui a créé et lancé les bases de cette bande de joyeux dingues.
Quant à moi, à la demande du dirigeant Jean-Claude Lemoult, j’ai rejoint le Paris Handball, qui appartenait à Louis Nicollin. Je découvris certains athlètes hors normes comme Kévynn Nyokas. Un jour, sans aucun élan, il bondit à pieds joints du parquet jusqu’aux premiers gradins de la salle Pierre de Coubertin, où évolue toujours le PSG. Une détente prodigieuse ! L’équipe était dirigée par Olivier Girault, l’ancien capitaine de l’équipe de France sacrée à Pékin. J’ai vécu à leurs côtés la remontée en première division. C’était il y a quinze ans. Que ce soit lors de mes années au lycée ou avec les professionnels à Paris, j’ai aimé ce sport pour tous !
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