
L’extrême gauche veut purger. L’extrême gauche veut censurer. L’extrême gauche veut punir. L’extrême gauche ne cherche plus la vérité, elle désigne les coupables. Son théâtre d’opération : l’université Lyon 2. Son arme préférée : la meute. Sa cible du moment : Fabrice Balanche.
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Fabrice Balanche n’est ni un polémiste, ni un provocateur. C’est un universitaire. Maître de conférences, habilité à diriger des recherches, reconnu pour ses travaux sur la Syrie, le Liban, les minorités religieuses et les dynamiques géopolitiques du Moyen-Orient. En somme, un homme de méthode, de terrain, de complexité. Bref : tout ce que les nouveaux inquisiteurs ne supportent plus.
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Le 1er avril 2025, sur le campus de Bron, rattaché à l’université Lyon 2, le couperet est tombé. Un petit groupe d’étudiants pro-palestiniens a réclamé l’éviction de Fabrice Balanche. Prétexte officiel : des propos jugés « islamophobes ». En cause : son opposition à l’organisation de ruptures du jeûne du ramadan sur le campus.
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Il n’en faut pas plus, aujourd’hui, pour abattre un homme. Il suffit de lui coller les mots empoisonnés — ceux-là mêmes qui ont précédé la décapitation de Samuel Paty ou l’assassinat de Dominique Bernard. Fabrice Balanche ne serait plus un chercheur, mais un « islamophobe », un « homme de droite ». Quelle horreur ! Voilà qui mérite, sinon une balle, au moins une fatwa.
Face à l’acharnement, on attendait une ligne claire. Un rappel au droit. Un mot de soutien. Un minimum de courage. Rien de tout ça. À Lyon 2, la présidente a choisi l’évitement. Puis le silence. Puis le reniement.
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La présidente, au lieu de dénoncer la meute, a désigné la cible. Plutôt que de défendre un enseignant harcelé dans l’exercice de ses fonctions, elle a publiquement remis en question sa légitimité scientifique. La scène est surréaliste : pendant que les tracts s’accumulent et que les pressions s’intensifient, la direction universitaire prend soin… de s’aligner sur les revendications des agitateurs. C’est une capitulation.
Car ce renoncement n’est pas seulement moral. Il est politique. Institutionnel. Il engage toute l’université. Il dit une chose très simple : ici, la parole universitaire est conditionnée par son acceptabilité militante. Ici, on ne protège pas la liberté académique : on la négocie. On l’adapte. On la plie.
Lyon 2 n’est plus seulement un campus : c’est devenu un laboratoire de l’abdication
Et ce climat n’est pas né d’hier. Dix dîners de rupture du jeûne ont été organisés sur le campus durant le ramadan, en dehors de tout cadre cultuel. Pas un mot. Pas une objection. Pas même un rappel à la neutralité du service public. L’université n’a rien voulu voir. Ces gestes, sous couvert de convivialité, sont d’abord des actes d’affirmation idéologique. Ils redessinent les lignes. Ils testent les limites. Et l’université les accepte. S’y soumet. Laisse faire. Lyon 2 n’est plus seulement un campus : c’est devenu un laboratoire de l’abdication.
L’affaire Balanche n’est que le symptôme. Car ce qui s’est joué à Lyon 2, c’est le basculement d’un monde. Un monde où il ne suffit plus d’être savant, rigoureux, compétent. Il faut désormais plaire. Composer. Flatter les identités, caresser les slogans, relayer les luttes.
Heureusement, il n’est pas seul. Des universitaires ont signé une tribune en soutien à Fabrice Balanche – une cinquantaine de noms, de tous horizons, de Jean-Michel Blanquer à Florence Bergeaud-Blackler, de Luc Ferry à Frédéric Encel – disent tous la même chose : la peur est là. L’autocensure est là. La tentation de se taire pour survivre est là.
Ce qu’ils dénoncent, ce n’est pas une dérive ponctuelle. C’est un climat. Une mécanique. Une prise de pouvoir silencieuse et méthodique, où l’on ne débat plus des idées mais de leur conformité. Où la science se soumet à l’humeur de quelques étudiants gauchistes. Où l’université, devient le relais passif des obsessions les plus minoritaires.
Ce qui se joue à Lyon 2, c’est la possibilité de continuer à penser librement. La possibilité, pour un enseignant, d’enseigner. Pour un chercheur, de chercher. Pour un étudiant, d’apprendre autre chose qu’une grille de lecture figée. L’université ne peut pas devenir un champ de ruines livré aux activistes les plus bruyants.
Elle doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un sanctuaire. Un lieu de confrontation des idées, pas de capitulation devant les injonctions. Sinon, elle ne formera plus des esprits. Elle produira des clones.
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