
L’école complémentaire irakienne est au cœur d’une « affaire sensible » depuis des années. Sa fermeture récente pourrait même mettre à mal les relations diplomatiques entre Bagdad et Paris, rapporte Le Figaro ce jeudi 17 avril. Cet établissement scolaire s’est installé en 1973 dans le 16e arrondissement de la capitale, moment où les relations entre les deux pays étaient au beau fixe. Mais l’école s’est implantée en dehors du cadre réglementaire français et n’a jamais été déclarée auprès de l’académie de Paris.
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La Ville a toutefois fermé les yeux pendant de nombreuses années lui permettant d’enseigner le cursus irakien – les cours de français ne font pas partie du programme – notamment aux enfants des diplomates irakiens et des personnels administratifs de l’ambassade à Paris.
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Pas de respect du « socle commun »
Toutefois, le ministère de l’Éducation s’est de nouveau intéressé à son cas et a demandé à avoir « un droit de regard sur le contenu des enseignements, notamment sur celui d’éducation islamique ou sur la manière dont garçons et filles étudient », a glissé une source française au Figaro. Selon le même interlocuteur, « l’école irakienne ne respecte pas le socle commun » du système éducatif français.
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Le 11 mars 2024, la préfecture de la région Île-de-France a ordonné la fermeture de l’école irakienne et la fin de l’accueil de ses élèves. En 2018, un premier arrêté de fermeture temporaire avait déjà été prononcé par la préfecture de police de Paris qui pointait « la situation irrégulière de membres du personnel et de manquements aux règles de sécurité et d’hygiène », relate le quotidien.
Le 9 juillet 2018, le directeur de l’école, Safaa al-Ashaab – qui parlait à peine français – avait d’ailleurs été condamné à trois mois de prison avec sursis et à 3 000 euros d’amende pour la gestion de l’établissement scolaire « sans autorisation » et pour « exécution d’un travail dissimulé et emplois d’étrangers non munis d’une autorisation de travail salarié ».
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Un autre directeur lui succéda, Firas al-Hamadani, ex-conseiller du ministre de l’Éducation à Bagdad. Cependant, en décembre 2020, l’école fut à nouveau fermée, les autorités ayant été alertées par un repli communautaire de l’établissement scolaire. Le 1er mars 2022, le nouveau directeur est à son tour condamné à 4 000 euros d’amende pour maintien en activité malgré la fermeture.
« Faute d’une solution, cela risque de devenir un irritant gênant dans notre relation avec Bagdad », s’inquiète un diplomate français auprès du Figaro qui évoque que « nos amis irakiens n’ont pas répondu à nos demandes d’éclaircissements, en particulier sur les états de service du directeur et sur son niveau de français ». En 2023, l’école a rouvert sans autorisation puis fermée à nouveau. D’après Le Figaro, le ministère des Affaires étrangères va adresser une note verbale à l’ambassade d’Irak à Paris.
Le nouveau directeur sous OQTF
Après une alerte de la préfecture de police, le 19 mars dernier, sur « l’évolution alarmante de l’école en matière de sécurité intérieure », le directeur a de nouveau fait l’objet d’une condamnation le 21 mars. Déjà sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis plus de trois mois, il a écopé que six mois de prison avec sursis simple pour « non-respect des obligations du contrat d’engagement aux respects des principes de la République ».
L’Irak réclame la reconnaissance et qu’un statut diplomatique soit accordé à cette école. L’avis des ministères français diverge mais tous reconnaissent qu’il faut inscrire cette école dans le droit. Si le Quai d’Orsay souhaite que l’établissement dispose d’un statut dérogatoire grâce à un accord bilatéral spécifique, la rue de Varenne préfère donner le statut d’établissement public hors contrat. Une façon de pouvoir se pencher enfin sur les cours donnés dans cette mystérieuse école.
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