
Ce mercredi soir, dans l’arène bénie du Bernabeu, Kylian Mbappé s’avance comme on monte à l’échafaud ou au panthéon. C’est selon. Déjà battu 3-0 à l’aller par Arsenal, le Real Madrid est au bord du gouffre, et l’attaquant français se retrouve, une fois encore, au centre de toutes les attentes. Dans ce genre de match, tout peut basculer. L’histoire peut s’écrire en lettres d’or… ou se déchirer sous les sifflets.
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Le décor est planté. Les enjeux dépassent le simple cadre du quart de finale retour de la Ligue des champions. Il y a ici, au cœur de la capitale espagnole, un parfum de jugement dernier pour l’enfant de Bondy. Car c’est peut-être ce soir que se joue, au-delà d’une qualification miraculeuse, sa saison, son statut, voire son avenir au sommet du football mondial.
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On dit souvent que les plus grands se révèlent dans l’adversité. Mbappé, lui, y a toujours trouvé une forme de jubilation. Il l’a prouvé à Barcelone, avec le PSG en 2021, il l’a clamé face à Manchester City, en février dernier, il l’a presque imposé contre l’Argentine, ce soir de finale de Coupe du monde 2022 où il planta un triplé dans l’une des épopées les plus insensées de l’ère moderne. Il le sait : c’est dans ces instants où le sol tremble que les destins se forgent.
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Mais cette fois, le défi est d’une autre nature. Il ne s’agit plus de briller. Il faut renverser. Réparer. Éblouir tout en rachetant une absence. Car à l’Emirates, il y a huit jours, le prodige n’était qu’un fantôme de lui-même. Éteint, sans mordant, presque ailleurs. Le Real a sombré. Et Mbappé avec lui. Depuis, les vents n’ont pas tourné. Une expulsion à Alavés dimanche dernier, des critiques qui s’accumulent, et cette impression, diffuse mais tenace, que la grande promesse madrilène pourrait tourner court. Pourtant, à Valdebebas comme dans les bureaux du club, on refuse la panique. Carlo Ancelotti a parlé. Florentino Perez aussi.
À ce niveau, la frontière entre la gloire et le crépuscule est infime
À Madrid, on ne badine pas avec les mythes. Il faut frapper fort et marquer les esprits. Ce n’est pas pour rien que Cristiano Ronaldo y régna en roi. Ce n’est pas pour rien non plus que le public guette avec impatience la grande nuit de Mbappé, celle qui fera taire les doutes et gravera son nom dans les marbres du club. À 26 ans, l’ancien Parisien n’a plus le temps de promettre. Il doit accomplir. Un triplé, et la prolongation serait là. Une victoire éclatante, et le Ballon d’or pourrait s’inviter à la table. Un nouvel effacement, et la critique pourrait s’acharner. À ce niveau, la frontière entre la gloire et le crépuscule est infime.
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33 buts cette saison, 7 en Ligue des champions. Des statistiques solides, mais qui ne suffisent pas à faire frissonner une institution comme Madrid. Surtout si elles s’achèvent prématurément. Ce mercredi, face à un Arsenal rigoureux, invaincu contre le Real en trois confrontations européennes, c’est une muraille qu’il devra franchir. Mais à Bernabeu, l’impossible s’est déjà souvent invité à table. Et parfois, il avait des crampons tricolores. Avant lui, Karim Benzema avait fait chavirer des stades entiers dans des nuits de feu. Ce soir, c’est à Mbappé d’endosser le costume, celui des soirs démesurés, des héros de Madrid.
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