
Ce vendredi, le petit peuple en fut pour ses frais. Chacun avait compris l’idée assez efficace défendue par le président, ses troupes obéissantes, une grande partie de la gauche et les Verts : purifier l’air des riches en chassant les pauvres des agglomérations de plus de 150 000 habitants. Mais le travail législatif étant poussif, haché d’invectives, l’examen de la loi Simplification qui contient « l’amendement Ian Boucard » – réclamant l’abolition des ZFE – est finalement repoussé au 29 avril.
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On attendra donc la fin des vacances de l’Assemblée nationale pour savoir si le gueux français est viré ou non. Rappel des faits : notre cher gouvernement s’est investi de la haute mission de mettre en place une politique de ségrégation sociale et spatiale dure – les fameuses zones de forte exclusion (ZFE) – en application d’une série de lois dites « vertes ». Avec le soutien de notre président européanisé, ce gouvernement a désormais une autre doctrine qui sera examinée le 29 avril : interdire aux citoyens ordinaires mal voiturés l’accès à Paris et Lyon. Après tout, ils n’ont qu’à s’offrir des Tesla !
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« S’ils gagnent en triant les voitures, ils auront réussi à trier les humains »
Privatiser Paris (et Lyon en bonus), les bobos en rêvaient, Emmanuel Macron et François Bayrou vous l’offrent ! Imaginons que, le 29 avril, les ségrégationnistes l’emportent : le gueux provincial ne pourra plus y venir dans sa caisse miteuse estampillée « classe 3 et plus ». Le PV prévu pour tout refus de marquage restera à 135 euros (presque 10 % d’un SMIC) et les manants qui se sont crus des citoyens égaux des bobos ne pourront plus traverser Boboland sans prendre des PV de 68 euros à chaque verbalisation. À Paris, la zone de pureté est encerclée par l’A86, nouvelle barrière d’octroi. Par mansuétude, la mairie de Paris a prévu une « année pédagogique » sans PV… Par charité, comme à Lyon, des Pass-gueux autorisent désormais les Français ordinaires à s’infiltrer exceptionnellement, sous dérogation administrative. S’ils gagnent en triant les voitures, ils auront réussi à trier les humains. Une rupture d’égalité dont on s’accommode si elle est green, donc moralement pure.
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Quoi qu’il advienne et sans attendre le couperet du 29 avril, les #gueux s’organisent. On les avait réunis une première fois dans les grandes manifestations du 6 avril organisées par les Motards en colère, c’était un tour de chauffe. Notre guerre frontale contre les ZFE aura bien lieu. Car, même si le gouvernement réduit dans un premier temps l’espace de répression à Paris et Lyon, l’arsenal juridique des ZFE demeurera une épée de Damoclès. Après les élections municipales de 2026, l’État pourra légalement coffrer les pauvres hors des villes.
D’ici quelque temps se réunira donc une « Conférence des #gueux » rassemblant tous les mouvements républicains qui, soutenus par les maires et les élus locaux, refusent ce délire de l’écolo-technocratie qui entend mater la nation indocile. Nous sommes des millions de Français, travailleurs, retraités, chômeurs, automobilistes, piétons, étudiants, motards, fonctionnaires, salariés, agriculteurs, artisans, auto-entrepreneurs niés ou écrasés par un système devenu fou. Ils ne nous entendent pas, ne nous respectent pas, nous méprisent.
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J’en appelle à tous les écrasés du système, les gens de rien, celles et ceux qui depuis des années luttent et se battent pour la dignité des autres. Pas d’idéologie, de politique partisane, chacun garde ses convictions, mais du respect mutuel, de la bienveillance réelle et une volonté farouche de ne plus se laisser faire. Rendez-vous le 29 avril !
*Écrivain, à l’origine du mouvement de contestation des « gueux ».
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