L’essentiel
- Plusieurs établissements pénitentiaires ont fait l’objet d’incendies de véhicules dans la nuit de lundi à mardi.
- La prison de Toulon-La Farlède a été visée par des tirs à l’arme automatique.
- Déroulé des faits, pistes évoquées, réactions… On fait le point.
Véhicules incendiés, tirs à l’arme automatique… Plusieurs établissements pénitentiaires ont été la cible d’actes malveillants dans la nuit de lundi à mardi, dans plusieurs villes de France. Des agents de l’administration pénitentiaire ont également été la cible d’incendies volontaires d’appartements et de tags, ainsi que des véhicules sur le parking de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire d’Agen. Le parquet national antiterroriste a annoncé à la mi-journée se saisir de l’enquête.
Que s’est-il déroulé ? Que sait-on des motivations et de l’identité des auteurs ? Quelles sont les pistes évoquées ? Quelles ont été les réactions ? 20 Minutes fait le point sur la situation.
Quels sont les centres pénitentiaires visés par des incendies ?
Trois véhicules, dont deux appartenant à des agents pénitentiaires, ont été incendiés lundi soir sur le parking de la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), selon une source policière. Un bidon d’hydrocarbure de cinq litres a été retrouvé sur place. Les images de vidéosurveillance ont permis de voir que les deux auteurs ont pénétré dans l’enceinte en passant par une butte de terre, incendiant chacun un véhicule, le troisième a été atteint par propagation.
Selon une autre source policière, les établissements d’Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) et Valence (Drôme) ont aussi été touchés par des incendies de véhicules, dont certains avaient préalablement été tagués. Le parquet de Nanterre confirme également qu’une une enquête a été ouverte, confiée au SDPJ 92, concernant l’incendie d’un véhicule stationné sur le parking de la maison d’arrêt des Hauts-de-Seine. Au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, deux véhicules ont été incendiés, « ainsi que le portail de l’Eris (Equipe régionale d’intervention et de sécurité) visé directement », selon la même source. Dans la nuit de dimanche à lundi, des incendies ont aussi touché le parking de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) à Agen et le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), selon plusieurs sources proches du dossier.
La prison de Toulon visée par des tirs à l’arme lourde
Au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède (Var), quinze impacts ont été relevés sur la porte de l’établissement après une « attaque à l’arme lourde, de type Kalachnikov », a affirmé FO Justice sur X. Quinze impacts ont été relevés sur la porte de l’établissement, et plus « d’une dizaine de douilles ont été retrouvées » après une « attaque à l’arme lourde », de type Kalachnikov, a indiqué le procureur de Toulon.
Les faits se sont déroulés vers 00h40, par « plusieurs individus venus en véhicule », précise-t-il à 20 Minutes. Il indique également qu’« une enquête en flagrance a été ouverte pour tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Des attaques coordonnées ?
La temporalité de ces différentes attaques interroge. Selon une source proche du dossier, « tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre ». Toutes les hypothèses sont examinées concernant les diverses attaques, a appris l’AFP de source proche du dossier, soulignant que des slogans anarchistes avaient été retrouvés sur certains véhicules incendiés.
Les enquêtes sur ces incendies et les tirs sont coordonnées par la Direction nationale de la police judiciaire, selon cette source. Sur X, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a attribué au narcotrafic ces attaques.
Quelles sont les réactions ?
Bruno Retailleau, qui doit se rendre dans l’après-midi au centre pénitentiaire de Toulon pour apporter son soutien aux agents sur place, a demandé mardi aux préfets de « renforcer sans délai la protection des agents et des établissements ». « La réponse de l’État devra être implacable. Ceux qui s’en prennent aux prisons et aux agents ont vocation à être enfermés dans ces prisons et surveillés par ces agents », a poursuivi sur X le ministre de l’Intérieur, condamnant « des attaques inacceptables ».
« Ces actes criminels sont une attaque frontale contre notre institution, contre la République et contre les agents qui la servent au quotidien », a dénoncé FO Justice, exigeant « une réponse forte, immédiate et sans ambiguïté de l’État ». « On attend une action coordonnée par les ministres de la Justice et de l’Intérieur », a de son côté déclaré à l’AFP Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Ufap Unsa Justice, soulignant que l’administration pénitentiaire n’avait « pas les forces humaines pour assurer la sécurisation aux abords des établissements 24 h/24 ».