Face à une série d’attaques inédites contre l’administration pénitentiaire, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a tenu à souligner mardi qu’aucun groupe n’a revendiqué ces actes. « On ne sait pas très bien ce que ça signifie », a-t-il déclaré devant la prison de Toulon-La Farlède (Var), visée dans la nuit par des tirs de kalachnikov. « Il y a des groupes sur Telegram, Signal, qui encouragent ce genre de faits, mais manifestement, il n’y a pas eu de revendication. »
Depuis dimanche, plusieurs véhicules appartenant à des agents pénitentiaires ont été incendiés à travers la France. L’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire à Agen a elle aussi été visée par un incendie. Et à Toulon, plus d’une dizaine de douilles ont été retrouvées après les tirs visant directement la porte de l’établissement.
Malgré l’absence de message clair ou de revendication officielle, les attaques semblent coordonnées et inquiétantes. « Ce genre d’actions, on n’a pas l’habitude de les voir », a reconnu Gérald Darmanin, évoquant des méthodes proches de celles utilisées dans les règlements de comptes liés au trafic de drogue. Il y voit la main d’individus « payés quelques centaines ou milliers d’euros » pour exécuter des « petits contrats d’intimidation ».
Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Si toutes les hypothèses restent ouvertes, une source proche du dossier évoque une possible piste anarchiste. Le ministre, lui, reste prudent, mais alerte : « Quand on tire à la kalachnikov sur une porte de prison ou qu’on brûle des voitures d’agents au cocktail Molotov, ce sont des actes d’intimidation contre la République. On ne cédera pas. »