
En 2020, alors que la pandémie contraint la planète à se confiner, un film déboule en trombe sur Netflix : Balle perdue, signé Guillaume Pierret. Succès immédiat pour le phénomène qui redonne des couleurs au cinéma d’action français moribond et révèle l’intrépide Alban Lenoir, acteur et cascadeur qui ne craint pas de prendre des risques pour offrir un spectacle ambitieux, généreux et survitaminé. Aujourd’hui âgé de 44 ans, il sera bientôt à l’affiche du troisième volet en ligne le 7 mai, mais avant dans les salles obscures avec la sortie du bien nommé Rapide, de Morgan S. Dalibert.
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Il joue le mentor d’une jeune fille de 17 ans qui rêve d’être pilote de course automobile. Max (Paola Locatelli) était prédestinée à aimer la vitesse, née dans une voiture lancée à vive allure sur l’autoroute alors que son père emmenait sa mère accoucher à l’hôpital. Au volant, la compétitrice se sent seule au monde, libre et vivante, le temps s’arrête et plus rien ne compte. Stanislas, le fils fantasque d’un patron d’écurie (Alban Lenoir) remarque son potentiel et décide de l’aider à percer dans cet univers masculin…
Le titre convoque la franchise Fast & Furious, Rush (2013) de Ron Howard et Le Mans 66 (2019) de James Mangold dans ce récit d’apprentissage très efficace, avec une mise en scène immersive (la caméra au ras du bitume) et des séquences impressionnantes, en particulier sur les circuits, chorégraphiées par le spécialiste David Julienne (fils de Rémy) et son équipe. Morgan S. Dalibert dirige pied au plancher ce divertissement dopé à l’adrénaline où il est question de trouver sa place pour une adolescente déterminée à devenir une championne.
Dans le rôle du mentor, Alban Lenoir opère symboliquement un passage de relais, espérant prouver à la nouvelle génération qu’on est capable de faire du cinéma d’action de haute volée en France. « Il faut rétablir la confiance avec les producteurs, les distributeurs et le public, souligne-t-il. Au cours des vingt dernières années, des projets pas très qualitatifs ont engendré une réticence. Délicat dans ces conditions d’investir dans un long métrage qui ne va pas engranger d’entrées. On montre que le contraire est possible, sans que cela coûte des sommes mirobolantes. Tout le (modeste) budget de Rapide est sur l’écran, pas dans les cachets des comédiens ! »
« Le Tom Cruise français »
Ce retour en grâce a été permis grâce au soutien de Netflix pour Balle perdue, alors que personne n’en voulait. « L’idée consistait à tourner à l’ancienne, sans effets numériques, avec un gars dans la voiture qui exécutait toutes ses cascades. En l’occurrence, c’était moi ! Je me souviens d’un article dithyrambique dans le New York Times disant qu’on changeait la donne : tout était “pour de vrai”, je n’avais pas recours à une doublure, j’encaissais les coups et je ne simulais pas quand j’avais mal. » À l’époque, le JDD l’avait baptisé « le Tom Cruise français » ! Ce qui amuse Alban Lenoir, au corps affûté par la pratique des arts martiaux.
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Pour Rapide, il a suivi une formation auprès de son ami Esteban Ocon, pilote de Formule 1 anciennement chez Alpine, qui vient d’entrer chez Haas. Il lui a prodigué les meilleurs conseils et l’a autorisé à conduire un bolide à 300 km/h. « On ne doit pas se louper : on éternue et on finit dans le décor 200 mètres plus loin ! » S’il n’est pas une star hollywoodienne, il a bénéficié du même entraînement qu’un certain Brad Pitt qui se préparait au même moment pour F1 de Joseph Kosinski (sortie le 25 juin). « On ne s’est pas croisés, mais le moniteur m’a certifié que notre temps était similaire au chronomètre… »
Rapide ✯✯, de Morgan S. Dalibert, avec Alban Lenoir, Paola Locatelli. 1 h 38. Sortie mercredi.
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