
Une croissance revue à la baisse de 0,9 à 0,7 %, des défaillances d’entreprises qui continuent au premier trimestre sur le même rythme que l’année dernière, et deux fois plus vite pour les TPE – de 3 à 9 salariés -, tout cela dans un climat de grande incertitude lié aux changements de pieds imprévisibles du président américain qui fragilisent le marché mondial…
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Dans ce contexte incertain, le ministre de l’économie Éric Lombard promet qu’il n’y aura « ni coup de rabot, ni hausse d’impôt » en 2026, laissant s’installer l’idée que le totem des 5,4 % pourrait être abandonné, puis rouvre la porte à des hausses d’impôts jeudi soir sur TF1. Des déclarations qui inquiètent le Sénat où le ministre de l’Économie s’est engagé, dans des échanges privés, à maintenir le cap initial.
Face au risque de dérapage budgétaire qui prend la forme d’un éléphant au milieu de la pièce qui grossit, grossit, mais que le ministre refuserait de voir, le Sénat prend les devants. La commission des finances et celle des affaires sociales travaillent en ce moment sur une proposition de budget « clef en main » qu’il présentera au gouvernement, au plus tard, fin juin. « La situation de nos finances est grave et peut devenir cauchemardesque », entend-on dans les couloirs du Palais du Luxembourg. Gérard Larcher garde un souvenir amer de la période qui a suivi la dissolution au cours de laquelle le Sénat a travaillé dans l’urgence à la préparation du budget 2025.
Cette fois il veut prendre les devants avec l’idée qu’il y a des solutions. « Le Portugal en 2008 avait 20 milliards de déficits, en 2024, il présente un budget en excédent de 3 milliards, donc c’est possible de rétablir l’équilibre », argumente son entourage. Le président du Sénat a fixé la feuille de route : trouver 40 milliards d’économie et 6 milliards supplémentaires pour la défense. Près de 50 milliards en tout, sans présager des conséquences des prochaines embardées trumpiennes.
La Chambre haute rendra une copie excluant toute hausse d’impôt, et qui tapera donc dans les dépenses publiques. Un projet de budget qui pourra s’appuyer sur les travaux de la commission d’enquête sur les 1000 agences et 400 opérateurs de l’État. Un travail, là encore, où les sénateurs se heurtent « au maintien d’une certaine opacité de Bercy qui n’a aucune envie que les parlementaires s’immiscent dans ses affaires », témoigne un cadre du groupe LR.
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Echaudé par les dérives budgétaires qui ont plombé les comptes l’année passée, le Parlement – et singulièrement le Sénat – semble ne plus faire confiance dans les têtes pensantes de Bercy, qui se concentre en ce moment sur les gels de crédits – 5 milliards prévus en avril – pour tenir la trajectoire de l’année en cours. Avant de s’attaquer au prochain budget – François Bayrou tient une conférence des finances publiques ce mardi –, le gouvernement veut surtout éviter d’avoir à en passer par une loi de finances rectificative avant l’été, qui ouvrirait la voie à une motion de censure.
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