Mercredi, non loin de la Porte de Charenton dans le XIIe arrondissement de Paris. Une vague impressionnante de mômes surexcités, tous revêtus du même maillot orange, déferle sur la piste du stade Alain-Mimoun. Comme un clin d’œil au premier Français champion olympique de marathon en 1956 à Melbourne, c’est sur cette piste d’athlétisme que se déroule la dernière des quatre étapes du « Marateens », un dispositif mis en place depuis 2017 par ASO, l’organisateur du Schneider Electric Marathon de Paris avec le soutien de la Direction de la Jeunesse et des Sports et de la Mairie de Paris.
« On gère près de 1 000 jeunes de 7 à 11 ans qui fréquentent les centres de loisirs, m’explique Michel Huet, le responsable de l’encadrement, regard pétillant et sifflet autour du cou. Notre mission, c’est de leur proposer des activités ludiques, accessibles à tous dans des conditions optimales. »
Vingt-cinq coachs professionnels, faciles à identifier avec leurs maillots jaunes fluorescents, s’agitent sur le tartan baigné de soleil. À chacun son groupe. Après un petit échauffement en musique, top départ, les apprentis runners enchainent les sprints de 40 m, les pieds calés dans les starting-blocks, comme les grands.
« J’ai mis un vent à un garçon de ma classe dans les derniers mètres, il va moins faire le malin maintenant », me lâche dans un éclat de rire Mélissa, 8 ans. Un peu plus loin, derrière l’arche d’arrivée, Pablo, 11 ans, les mains sur les hanches, plonge son front perlé de sueur dans son tee-shirt. « Ça fait du bien de se bouger avec les copains. C’est facile de courir. On s’encourage, on rigole et ici on a vraiment de la place pour se défouler. »
Les activités ne manquent pas : « Mara’Sprint », « Mara’ run » (courir sans s’arrêter pendant 4 minutes) mais aussi des ateliers pour travailler la foulée, la coordination, calculer son pouls au repos et après l’effort. « Au-delà de l’engagement physique, le dispositif aspire aussi à faire de la pédagogie, ajoute Thomas Delpeuch, directeur des événements grand public chez ASO et organisateur du Marathon de Paris. On les ouvre à la nutrition, à l’hygiène, au fonctionnement de leur corps pendant l’effort, avec des conseils et un livret qu’ils pourront consulter toute l’année. On les fait aussi courir les yeux bandés ou sur une jambe pour qu’ils soient sensibilisés à l’handisport. »
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Certains iront forcément en club ensuite
Thomas Delpeuch
Une occasion unique aussi de mélanger des enfants de tous les quartiers de Paris. Même maillot, même énergie, les différences sociales s’évanouissent. « À cet âge, avant l’adolescence, ils sont curieux et enthousiastes, note Thomas Delpeuch. Certains iront forcément en club ensuite, car l’effet JO les stimule cette année. » Autre source d’inspiration, ce moment d’échange organisé avec des coureurs de haut niveau. « C’est vraiment chouette de partager notre expérience avec eux », m’explique Édouard Rey, membre du Team Asics, qui espère boucler cette édition 2025 en moins de 2 h 45.
« J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 7 ans, c’est le bon moment pour leur donner envie de se bouger avec des conseils pratiques pour que courir soit un plaisir et surtout pas une contrainte. » Et pour les plus mordus, samedi prochain, veille du grand événement, non loin de l’Unesco dans le VIIe arrondissement, le « Maratoon’s » offrira un dossard gracieux à 1 500 enfants de 5 à 12 ans sur des distances allant de 400 m à 1 600 m. Comme des futurs grands.
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