
Un texte choc. Dans une lettre ouverte à Boualem Sansal publiée ce mardi 8 avril, La Libre Pensée ne mâche pas ses mots contre l’écrivain franco-algérien, critique du régime d’Abdelmadjid Tebboune, et condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie. « Monsieur Sansal, vous qui n’avez pas le talent du grand Kateb Yacine (auteur marxiste algérien, NDLR) il ne s’agit pas ici de vous interdire de critiquer. L’Algérie, comme toute nation vivante, doit être interrogée, secouée et, pourquoi pas parfois même dénoncée », écrit l’historien et anthropologue Ali Farid Belkadi. Avant d’ajouter : « Mais toute critique n’est pas justice. Toute colère n’est pas courage. Et toute franchise n’est pas loyauté ».
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« Vous prêtez votre voix à ceux qui, depuis des décennies, veulent nous convaincre que le peuple algérien ne mérite ni son sol, ni son drapeau, ni sa liberté. Que l’Algérie était presque un désert sans nom. Qu’elle n’est qu’une simple création française », poursuit l’auteur. « Ce qui blesse dans vos propos, ce n’est pas la sévérité, c’est l’absence d’estime, l’absence d’espoir, l’absence de pudeur et l’absence de nuance […] Votre parole, bien souvent, semble ne plus parler de nous, mais seulement de l’idée que vous vous faites de nous », peut-on encore lire dans le texte publié par La Libre Pensée.
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Cette association est notamment connue pour demander le déboulonnage des signes religieux dans l’espace public. En 2018, elle a par exemple réclamé le retrait d’une statue de saint Michel installée par la commune des Sables-d’Olonne (Vendée), qu’elle a obtenu en 2022 avec la décision de la cour administrative d’appel de Nantes. Les militants de La Libre Pensée empruntent régulièrement la rhétorique des premiers activistes de la laïcité, se voyant comme des « bouffeurs de curés ». Mais ils se prononcent aussi régulièrement sur la politique internationale. Récemment, l’association a publié un droit de réponse au Monde en se décrivant comme « militants de la cause palestinienne ».
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Pour rappel, Boualem Sansal a récemment fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison ferme en Algérie. Détenu depuis le mois de novembre, il est accusé d’atteinte à l’intégrité du territoire. Les autorités lui reprocheraient des déclarations au média Frontières sur le fait que le territoire marocain aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie. Son incarcération mi-novembre a soulevé l’indignation de nombreux responsables politiques et figures des milieux culturels et intellectuels français, dénonçant une arrestation arbitraire et une atteinte à la liberté d’expression. Le gouvernement français demande également sa libération.
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