Le cofondateur d’Alan, qui a intégré le fameux club des licornes de la French Tech, entend bousculer le système de santé.
Le JDNews. Comment présenteriez-vous votre mutuelle, en quelques mots ?
Jean-Charles Samuelian. Alan a été créé il y a 9 ans avec l’ambition de rendre la prévention la norme et de créer un modèle vertueux pour la santé. Aujourd’hui, nous couvrons 710 000 membres, 33 000 entreprises, et opérons en France, Belgique, Espagne et Canada. Pour un chiffre d’affaires de plus de 500 millions d’euros. Nous avons créé une mutuelle simple, rapide, claire et adaptée à chaque utilisateur. Notre force réside dans l’intégration de services de soins et de prévention, comme la clinique digitale, l’accès aux médecins 24/7, et des programmes de gestion de la santé mentale, du mal de dos et plus encore. Nous avons créé la meilleure assurance complémentaire santé. Notre rêve un peu fou ? Permettre aux gens de vivre jusqu’à 100 ans… mais en bonne santé !
Ce mercredi 9 avril, vous annoncez d’ailleurs une nouveauté importante.
Oui, nous lançons Alan Play, une approche ludique et sociale de la prévention santé. L’idée ? Utiliser les ressorts des jeux et des applications comme Duolingo (des cours de langues en ligne, ndlr) pour inciter à adopter de meilleures habitudes. Cela part d’un constat inquiétant : 40% des adultes en France sont en sédentarité aiguë. Près d’un Français sur deux a déjà souffert d’anxiété sur les cinq dernières années, et 60% des salariés ont déjà ressenti un isolement. Avec Alan Play, chaque jour, nos utilisateurs relèveront des défis simples – marcher, méditer, faire du renforcement musculaire – et seront récompensés par un système de points. Ces points peuvent être transformés en dons à des associations ou en avantages concrets dans notre boutique santé.
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Qu’est-ce qui distingue Alan des autres complémentaires santé ?
Nous sommes aussi une plateforme de santé intégrée. Téléconsultations 24/7, coaching mental, soins optiques sans reste à charge, programmes contre le mal de dos… tout est centralisé dans une seule application. Et en bonus, 77 % des remboursements sont traités en moins de 20 minutes. Nos services sont simples, efficaces, adaptés. Notre Net Promoter Score (indice mesurant la propension et la probabilité de recommandation d’une marque ou d’un produit, ndlr) est de 68, soit le niveau des grandes marques mondiales, quand la moyenne du secteur est proche de 10.
Expliquez-nous pourquoi vous misez tant sur l’intelligence artificielle.
Elle nous permet de rembourser plus vite, de lutter contre la fraude en temps réel, de soutenir notre service client ou d’assister nos médecins grâce à des outils d’IA . Nous collaborons d’ailleurs activement avec des acteurs européens comme Mistral, le géant français.
Vous préparez également une nouvelle offre pour les retraités…
Elle s’appelle Dolce Vita et s’adresse à une population souvent oubliée par les complémentaires santé. Alors qu’elle fait pourtant face à des enjeux cruciaux de prévention, d’accès aux soins et de simplification. Ce projet est né d’une forte demande, à la fois des utilisateurs et de leurs proches, et répond aux besoins spécifiques des 60-75 ans qui entament une nouvelle étape de leur vie. Notre promesse ? Transparence, simplicité, accompagnement personnalisé.
Comment imaginez-vous Alan dans 5 à 10 ans ?
Poursuivre notre mission. Cela passe par trois leviers : enrichir nos services, rendre la santé plus accessible grâce à la technologie – notamment l’IA – mais aussi grâce à l’humain et à notre réseau médical. Enfin, nous voulons continuer à nous développer à l’international et à innover en permanence.
Niveau tarif, quel est votre positionnement ?
L’inflation médicale est une réalité. Hausse du tarif des consultations, usage croissant des soins, vieillissement de la population… Notre réponse, c’est l’innovation. Grâce à notre clinique digitale, à nos programmes de santé mentale ou à nos services optiques, nous aidons à limiter les coûts tout en améliorant la santé de nos membres. Nous restons compétitifs, avec une gamme de prix allant d’environ 20 à 200 euros selon les besoins.
Votre concept, donnant accès à des médecins en ligne, vise à lutter contre la problématique des déserts médicaux. Pourquoi cet engagement ?
Parce que c’est un fléau national. Et nous avons tous des histoires personnelles autour de l’inégalité d’accès aux soins. Chez Alan, nous pensons que la technologie peut devenir un levier d’égalisation. Notre clinique digitale permet à n’importe qui, même dans une zone reculée, de discuter avec un kiné, un pédiatre, un nutritionniste, ou un dermatologue en quelques minutes. L’idée est simple : mettre un accompagnement médical de qualité dans la poche de chacun, où qu’il soit.
Des exemples ?
Une adhérente a ressenti de fortes douleurs abdominales. Grâce à notre application, elle a pu échanger rapidement avec un professionnel de santé. Il s’agissait d’un risque de grossesse extra-utérine. Elle a été orientée immédiatement, ce qui a permis d’éviter de graves complications. Autre exemple : un parent inquiet un dimanche après-midi à propos d’un bouton suspect sur son enfant. Une photo, un message, et cinq minutes plus tard, une réponse rassurante. Ou encore un commerçant qui souffre du dos mais n’a pas le temps d’aller consulter : un kiné lui propose un programme personnalisé de 3 minutes par jour via l’application.
Aujourd’hui, vous vous adressez à qui en priorité ? Les particuliers ou les entreprises ?
Les deux. Nous avons plus de 33 000 entreprises clientes, mais aussi plus de 20 000 indépendants, professions libérales et désormais des retraités. Ces trois cibles sont stratégiques pour nous. Et nous travaillons aussi avec l’État. Nous avons remporté plusieurs appels d’offres publics : nous couvrons les agents du ministère de la Transition écologique, ceux de l’Assemblée nationale ou encore des services du Premier ministre.
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