
En pleine campagne pour la présidence de LR, Laurent Wauquiez a déclenché un tollé en suggérant, dans un entretien au JDNews, d’enfermer les étrangers sous OQTF dangereux à Saint-Pierre-et-Miquelon. Manuel Valls, Marine Le Pen, Prisca Thévenot… Attaqué de toutes parts, le député de la Haute-Loire a défendu sa « proposition audacieuse » sur le plateau de CNews ce mardi soir.
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Alors que moins de 7 % de ces mesures administratives d’éloignement sont exécutées, Laurent Wauquiez veut mettre les ressortissants étrangers en situation irrégulière au pied du mur : « Soit vous rentrez chez vous, soit vous partez à 4 000 kilomètres de la métropole. » L’élu vante un « effet dissuasif » et une « solution rapide » alors que l’Algérie refuse toujours de reprendre les quelque 60 individus dangereux que Bruno Retailleau tente – en vain – d’expulser du territoire. « Si ma proposition n’avance pas, ils seront dans la nature dans moins de 90 jours », met-il en garde, demandant l’ouverture immédiate d’un centre de rétention administrative sur l’archipel afin de les y envoyer. « Je mets sur la table une solution compatible avec le cadre existant […] Une expérimentation » À Bruno Retailleau de la mettre en œuvre ?
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Pour ce qui est du choix de la destination de ces individus, au-delà des « 146 jours de pluie et de neige » par an sur l’archipel, Laurent Wauquiez invoque l’impossibilité de revenir sur le territoire métropolitain. « Saint-Pierre-et-Miquelon ne fait pas partie de l’espace Schengen, rappelle-t-il. C’est une île […] On peut plus facilement contrôler les OQTF dangereux. »
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« Les OQTF savent très bien qu’ils n’ont qu’à jouer la montre », selon Laurent Wauquiez, qui souhaite également un texte législatif pour allonger la durée de rétention au-delà des 90 jours actuellement prévus par la loi. « Il n’y a aucune chance que nous reprenions la maîtrise de l’immigration si on ne change pas le cadre légal », martèle-t-il. Une idée à laquelle adhère également son rival à la présidence des LR. Mi-mars, le ministre de l’Intérieur avait déjà évoqué une durée de rétention pouvant aller jusqu’à 18 mois.
Quant aux critiques sur cette « politique de rupture », Laurent Wauquiez les balaie du revers de la main. « Je ne prends pas de leçon de républicanisme de la part de Manuel Valls », a-t-il tancé. « Qu’est-ce qu’il propose pour donner autant de leçons ? Moi au moins j’essaye de faire avancer les choses […] Nos lâchetés et nos silences nous rendent complices. » À bon entendeur.
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