
12 000 ans après la disparition de leurs ancêtres, trois petits « loups sinistres » sont nés. Derrière cet exploit se cache une équipe de généticiens de Colossal Biosciences, une société de biosciences et de génie génétique implantée au Texas, qui s’efforce de ressusciter grâce à la génétique plusieurs espèces animales disparues, telles que le mammouth laineux, le tigre de Tasmanie ou encore le Dodo.
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Le « loup sinistre » : une réapparition permise grâce au progrès de la génétique
Ce loup rendu célèbre par la série américaine « Game of Thrones » avait entièrement disparu de la surface de la Terre depuis l’ère glaciaire. Il est réapparu cet automne dernier, grâce au talent de l’équipe scientifique américaine de Colossal Biosciences. Plus exactement : une espèce similaire au « loup sinistre » a été conçue.
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Les scientifiques ont dans un premier temps recueilli l’ADN du canidé disparu sur deux fossiles exhumés du pergélisol d’Amérique du Nord (dans les États de l’Ohio et de l’Idaho). À partir de ces deux échantillons – une dent de 13 000 ans et un osselet vieux de 72 000 ans – les scientifiques ont pu séquencer le génome de l’animal disparu. L’équipe a ensuite procédé à une comparaison génétique entre les espèces actuelles de loups, de chacals et de renards et le loup géant disparu. Elle a alors identifié 20 variations génétiques spécifiques au loup sinistre. Des mutations qui seraient responsables des caractéristiques suivantes : sa taille impressionnante, son pelage blanc, ses dents surdéveloppées et son hurlement guttural.
C’est grâce à une technologie de pointe, la technologie CRISPR-Cas9, qu’ils ont ensuite intégré ces 20 mutations sur une cellule sanguine de loup gris moderne, afin de créer un animal se rapprochant du loup préhistorique.
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Les noyaux cellulaires génétiquement modifiés ont par la suite été transférés dans des ovules de louve grise, dont le noyau avait été au préalable retiré. Il s’agit là d’une méthode semblable à celle qui fut utilisée pour cloner la brebis Dolly en 1996. Ces ovules génétiquement modifiés, fécondés en laboratoire, ont donné lieu à 45 embryons. Trois d’entre eux ont été implantés avec succès dans des chiennes porteuses, qui, après plus de deux mois de gestation, ont donné naissance aux louveteaux Romulus et Remus, le 1er octobre 2024. Ils ont ensuite été rejoints par Khaleesi (une référence à la série « Game of Thrones »), une petite femelle née le 30 janvier 2025.
Les trois louveteaux, blancs comme neige, mènent depuis une vie de jeunes loups en bonne santé et évoluent dans une réserve américaine de plus de 800 hectares, sous la supervision des scientifiques.
Si le clonage d’animaux n’est pas une nouveauté, celle-ci constitue une première dans l’histoire : à savoir la première « dé-extinction » d’une espèce animale éteinte. Une véritable prouesse scientifique qui soulève cependant d’importantes questions éthiques. Quels changements peuvent apporter des animaux des temps anciens dans un écosystème moderne ?
Un prédateur impressionnant
Canus dirus, plus connu sous le nom de loup sinistre, de loup terrible ou de loup géant, était un redoutable prédateur qui a parcouru les Amérique pendant près de deux millions d’années. Ce carnivore, aux dimensions considérables, pouvait, grâce à ses puissantes mâchoires et à ses dents acérées, s’attaquer à des proies tout aussi impressionnantes : bisons, élans et même jeunes mammouths étaient ses gibiers de prédilection.
Un canidé robuste, situé au sommet de la chaîne alimentaire, réputé pour son agilité et sa vélocité. Bien que sa ressemblance physique avec les loups modernes soit frappante, il appartenait à une lignée génétiquement distincte. Plutôt qu’un ancêtre direct des loups modernes, le loup géant est davantage un cousin éloigné du loup que nous connaissons.
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