
« Je n’ai pas l’impression que la reprise de contact aboutisse à la reprise des clandestins algériens ». Invitée sur le plateau de BFMTV, ce dimanche 6 avril au soir, l’eurodéputée Marion Maréchal a déploré les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au sujet des relations franco-algériennes. Ce dernier a annoncé ce dimanche depuis Alger le retour à la normale des relations avec l’ancienne colonie française.
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C’est « une nouvelle phase » qui s’ouvre entre les deux pays, s’est ainsi félicité le chef de la diplomatie française, après des mois de crise liée notamment à la question des OQTF. « Avec le président [Abdelmadjid] Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau et de reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé », a souligné Jean-Noël Barrot, après plus de 2h30 d’entretien avec le chef de l’État algérien.
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Un coupable : l’Algérie
Des propos et des mesures qui font bondir l’ex-zemmouriste et patronne du parti Identité-Libertés. « Ce qui me déplaît beaucoup dans la posture des ministres français, c’est que j’ai l’impression qu’ils vont tous à la queue leu leu s’excuser auprès d’Alger. On a l’impression d’une dispute d’égal à égal, de deux partenaires qui voudraient faire la paix », attaque Marion Maréchal au micro de Benjamin Duhamel. Or, pour l’ancienne députée, les relations entre Paris et Alger ne sont en aucun cas équitables.
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« Il y a d’un côté un coupable, et de l’autre un innocent. Le coupable c’est un régime autoritaire qui a sciemment violé le droit international en refusant de reprendre ses clandestins. Un régime qui a emprisonné un homme innocent, âgé et malade, Boualem Sansal, […] et qui depuis maintenant plusieurs mois s’efforce de rompre toute relation y compris agricole avec la France », charge la responsable politique.
Le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune est responsable de la crise, martèle Marion Maréchal : « C’est un régime qui nous crache au visage, nous crache au visage matin midi et soir ». Et d’enfoncer le clou : « Non, la France n’a pas de responsabilité. C’est insupportable de voir des ministres français continuer de se complaire dans la repentance sur le sujet mémoriel. »
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Rapport de force
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait annoncé au plus fort de la crise mettre en œuvre une « riposte graduée » contre l’Algérie. Une stratégie qui a fait long feu, mais que Marion Maréchal appelle de ses vœux. « Plutôt que d’avoir la méthode douce et soumise, nous ferions mieux d’engager un rapport de force sur les visas notamment. »
Le 31 mars déjà, la France et l’Algérie avaient annoncé la reprise de leur coopération migratoire et sécuritaire, mettant un coup d’arrêt aux tensions entre les deux pays. Une partie de l’opposition de droite s’en était offusquée, y voyant une forme de capitulation face aux conditions de l’Algérie.
La crise diplomatique avait éclaté après la reconnaissance par la France, l’été dernier, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Alger, en effet, soutient le mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario. Par la suite, d’autres dossiers avaient envenimé les relations entre les deux nations : le refus par Alger de recueillir ses ressortissants sous OQTF expulsés du territoire français, l’arrestation et l’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes.
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