
Depuis la fin de la Guerre froide, la Russie et le Royaume-Uni jouent à cache-cache sous la mer du Nord et l’océan Atlantique. Aujourd’hui, l’intensification de ce duel rappelle les plus grands classiques du genre. D’après les sources du Sunday Times, des capteurs russes ont été repérés, flottants ou fixés à des infrastructures sous-marines sensibles. Ils seraient conçus pour collecter des informations sur les déplacements des quatre submersibles nucléaires de classe Vanguard de la Royal Navy, véritables gardiens du programme de dissuasion Trident.
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Ces engins, discrets et insaisissables, patrouillent en permanence en profondeur pour garantir une riposte en cas d’attaque contre les intérêts du Royaume-Uni. Mais si Moscou parvenait à percer leur invisibilité, elle pourrait potentiellement semer le trouble dans le rapport de force stratégique. « Il ne fait aucun doute qu’une guerre fait rage dans l’Atlantique », confie au média britannique un responsable militaire sous couvert d’anonymat. « C’est un jeu du chat et de la souris qui dure depuis la Guerre froide, et il s’intensifie de nouveau. »
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L’enquête du Sunday Times révèle que ces capteurs étaient dissimulés à proximité de câbles sous-marins de communication, véritables veines numériques reliant l’Europe au reste du monde. Plus intrigant encore : des yachts appartenant à des oligarques russes auraient été aperçus à proximité de ces infrastructures. Selon certaines sources citées par le média, ces embarcations pourraient servir de relais flottants pour des missions de reconnaissance sous-marine et rendre la mission digne des plus grands films d’espionnage.
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En janvier dernier, un navire de surveillance russe, le Yantar, avait déjà été repéré dans la Manche, provoquant une vive réaction des autorités britanniques. Le ministre de la Défense, John Healey, avait alors averti que Londres n’hésiterait pas à prendre « des mesures énergiques pour protéger le Royaume-Uni ». Dans ce contexte, le gouvernement britannique semble minimiser l’affaire. Contacté par l’AFP, le ministère de la Défense a qualifié ces révélations de « spéculations ». « Notre force de dissuasion nucléaire continue de patrouiller les océans sans être détectée, comme elle le fait depuis 56 ans », a-t-il réaffirmé. Officiellement, aucun sous-marin britannique n’a été compromis.
Le Royaume-Uni n’est pas la seule cible
D’anciens responsables politiques se montrent inquiets face à ces révélations. Selon Tobias Ellwood, qui a démissionné de son poste de député conservateur l’an passé, cet événement prouve la nécessité d’une expansion massive des capacités de surveillance de la marine britannique, qu’il juge « en retard en matière de dissuasion et de capacité de réaction ».
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Le Royaume-Uni n’est pas la seule cible de ces incursions silencieuses. En mer Baltique, plusieurs câbles de communication et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois, faisant craindre un sabotage coordonné. Au moins 11 câbles sous-marins ont été endommagés ces quinze derniers mois dans la mer Baltique. Officiellement, Moscou dément toute implication, mais les doutes persistent.
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