
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, était en visite en Algérie ce week-end. Un déplacement attendu, après des mois de tensions diplomatiques entre la France et son ancienne colonie. « Une nouvelle phase » des relations franco-algériennes s’ouvre, a annoncé le chef de la diplomatie française ce dimanche 6 avril depuis Alger.
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« Avec le président [Abdelmadjid] Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau et de reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé », a souligné Jean-Noël Barrot, après plus de 2h30 d’entretien avec le chef de l’État algérien.
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« Lever le rideau et reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé »
« La France souhaite tourner la page des tensions actuelles, dans un souci d’efficacité et de résultats », a précisé le ministre français, qui annonce une « réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération » entre les deux pays. « Nous revenons à la normale », s’est-il félicité, revenant sur la période de tensions inédite de ces derniers mois, qui ne servirait « ni les intérêts des Algériens ni des Français ». Jean-Noël Barrot a déclaré avoir abordé tous les sujets de frictions, lors d’une réunion avec son homologue Ahmed Attaf.
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Le 31 mars déjà, la France et l’Algérie avaient annoncé la reprise de leur coopération migratoire et sécuritaire, mettant un coup d’arrêt aux tensions entre les deux pays. Une partie de l’opposition de droite s’en était offusquée, y voyant une forme de capitulation face aux conditions de l’Algérie.
La crise diplomatique trouve ses racines dans la reconnaissance par la France, l’été dernier, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Alger, en effet, soutient le mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario. Par la suite, d’autres dossiers avaient envenimé les relations entre les deux nations : le refus par Alger de recueillir ses ressortissants sous OQTF expulsés du territoire français, l’arrestation et l’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes. Face à cette attitude hostile, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, avait souhaité mettre en place une « riposte graduée » ferme, contre l’Algérie. Avant, donc, que le président de la République entame un réchauffement des relations entre les deux pays.
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Les annonces de ce week-end, allant dans ce sens, ont d’ores et déjà suscité des remous en France : « C’est carton plein pour l’Algérie, a lancé ce lundi matin sur CNews l’ancien député Pierre Lellouche, on se fait humilier du côté français, rien n’est fait par l’Algérie pour récupérer les milliers d’Algériens sous OQTF. »
Du côté algérien, plusieurs médias ont salué la reprise des relations entre les deux pays.
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