
Pas sûr que la grande famille de la gauche se tombe dans les bras ce dimanche 6 avril, place de la République, à Paris. En réponse au meeting de soutien de Marine Le Pen, sur l’autre rive de la capitale, une partie de la gauche organise un rassemblement « contre l’extrême droite ». Une initiative lancée en début de semaine par la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier. À cet instant, la Verte pense entraîner toute la gauche derrière elle. Mais les « copains » du Nouveau Front populaire traînent les pieds. En réalité, l’initiative prise sans concertation divise jusque dans les rangs écolos.
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« C’est toujours la même chose avec Marine, elle s’imagine plus importante qu’elle ne l’est », déplore un responsable du parti. Le principe même de cette contre-manifestation est remis en cause. « Cette mise en scène d’un face-à-face entre la gauche et l’extrême droite entretient l’idée d’une condamnation politique de Le Pen. C’est contre-productif », s’agace un élu écolo. Un point de vue largement partagé. Selon nos informations, le sénateur Yannick Jadot et l’ex-eurodéputée Karima Delli, en compétition avec Marine Tondelier pour prendre la tête des Écologistes, ne viendront pas. Autres grands absents : le PS et le PCF. Officiellement pour les mêmes raisons que les écologistes réticents. Sans compter que les socialistes ont la tête dans le congrès de juin : personne ne veut s’afficher avec Mélenchon.
Tondelier met la pression aux Insoumis sur la question de l’exécution provisoire
Et LFI dans tout ça ? Tiraillés entre leur opposition frontale à l’exécution provisoire en matière d’inéligibilité et la volonté d’incarner la pointe avancée du « combat contre l’extrême droite », les Insoumis gambergent dans un premier temps. Tondelier leur met la pression sur la question de l’exécution provisoire : « La justice est la même pour tout le monde. Sa remise en cause par des politiques qui prétendent aux plus hautes responsabilités est gravissime et dit beaucoup du peu de cas qu’ils font de l’État de droit », fustige-t-elle sur X. Visé : Jean-Luc Mélenchon, qui décrète que le pouvoir de destitution des élus revient au seul peuple. Mais que pèse une divergence de vues face au risque de se faire voler la vedette dans la rue ? LFI défilera. Un écolo désabusé anticipe le choc des images : « Les gauchistes en sarouel et les drapeaux palestiniens place de la République. Une marée de drapeaux bleu-blanc-rouge place Vauban. Entre les deux, Mme Michu, devant sa télé, a vite choisi son camp… »
Ce devait être un dialogue entre Premiers ministres sur la stratégie pour les municipales, ce sera l’occasion pour chacun d’étaler ses divergences sur le cas Le Pen. Sachant qu’Attal a implicitement critiqué l’expression du « trouble » de son successeur. L’échange avec les militants se tiendra en fin de matinée, à la Cité du cinéma, à Saint-Denis. Puis à 16 h-16h30 – « après que Marine Le Pen a fait son discours » –, Gabriel Attal tiendra meeting, pour une offensive en règle contre celle qu’il se prépare – si la justice le permet – à affronter en 2027. « Le premier temps du discours ciblera les faits pour lesquels elle a été condamnée, et répondra à son assertion choquante de la ‘‘démocratie exécutée’’, annonce un de ses proches. Il soulignera ensuite l’opposition entre l’Internationale réactionnaire trumpiste et le progressisme des valeurs européennes. »
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