
Il n’y avait plus aucun suspense depuis des semaines, mais il est définitivement parti en vacances en ce début ensoleillé du mois d’avril. Pour la onzième fois depuis l’arrivée du Qatar en 2011, la treizième depuis sa création, le Paris Saint-Germain est champion de France et cela n’enchante plus que les supporters du club de la capitale, jamais blasés de jouer les Gullivers au pays des Lilliputiens de la Ligue 1. Angers ne nous en voudra pas pour la comparaison, le SCO a bien tenté de résister (souvent) et d’attaquer (un peu), comme à peu près tous les autres, mais il a fini par craquer : à la 56e minute, Kvaratskhelia, passé ailier gauche, a déposé une merveille de centre au second poteau, Désiré Doué a conclu dans le droit fil d’un printemps qui a fait de lui un international français, et les choses étaient déjà pliées.
Publicité
La suite après cette publicité
Comme on va le voir, la fin de saison sera vertigineuse, pas question de brûler de l’énergie pour faire les beaux malgré les « on est champions, on est champions » qui dégringolaient des tribunes. Enfin, si, un peu quand même, quand le staff de Luis Enrique portera l’entraîneur en triomphe (avant de l’inonder de champagne en pleine interview) et que ses joueurs entameront une folle sarabande dans le rond central au coup de sifflet final, prélude à un long tour d’honneur, le capitaine Marquinhos en tête. « C’est fou, confie au micro de beIN Sports celui qui compte désormais dix couronnes nationales – autant que Saint-Étienne dans toute l’histoire des Verts. Réussir aussi longtemps dans un aussi grand club, c’est un défi, et ce titre va rester. »
Au moment de graver dans le marbre cette première place à six journées du terme, il faut tirer un immense coup de chapeau au technicien espagnol : rarement, pour ne pas dire jamais, on n’avait vu un collectif autant progresser en si peu de temps. Tourné vers l’avant, inspiré, généreux dans l’effort, opiniâtre, son PSG est devenu une magnifique machine à jouer au foot qui suinte le travail à l’entraînement, les ateliers tactiques et les séances vidéo. En un mot, le professionnalisme. On pointait plus haut les différences budgétaires rédhibitoires et décourageantes au niveau domestique, cela n’enlève rien au plaisir que l’on prend à voir cette bande de gamins étouffer l’adversaire avec ce pressing létal qui devient sa signature, avant même les contre lasers et les mignardises individuelles qui en sont la conséquence.
On a l’ambition de tout gagner
Marquinhos, capitaine du PSG
De l’époque « bling-bling », il ne reste que les salaires. Les superstars ont disparu, des leaders ont émergé ; l’ego a déserté, il a été remplacé par une exigence commune désormais assumée : terminer la saison invaincus. « On a l’ambition de tout gagner, confirme Marquinhos. Notre ADN, c’est de tout donner sur le terrain, être agressif, lutter pour le maillot. C’est ce que les supporters veulent, et on est heureux de les rendre heureux. » Faisons les comptes, il reste potentiellement six matchs à enjeu : la finale de la Coupe de France face à Reims, le 24 mai, et les quarts, demies, puis la finale de la Ligue des champions, le 31 mai, à Munich. Ce sprint décisif débute mercredi à domicile face à Aston Villa, sur le papier un tirage suffisamment abordable pour imaginer une demie de tous les superlatifs face à Arsenal ou, mieux encore, au Real Madrid de l’ancienne icône maison Kylian Mbappé.
Plusieurs membres du club de Birmingham retrouveront d’ailleurs la Porte d’Auteuil en ce milieu de semaine : Unai Emery, coach espagnol qui, lui au moins, essayait de parler français lors de son passage mitigé (2016-2018), l’éphémère attaquant Marco Asensio et, plus loin dans le temps, le défenseur Lucas Digne (2013-2016). Ils ont connu un PSG très différent, mais finalement très similaire, qui était la plupart du temps champion de France et rêvait de remporter la Ligue des champions.
Source : Lire Plus