Un téléphone, une querelle d’adolescents, des pères qui s’en mêlent et un drame. La mort d’un homme à Saint-Martin-de-Valgalgues, dans le Gard, jeudi, ressemble à une tragédie grecque. Et celle-ci s’est déroulée sous les yeux des enfants de la victime. « Je vois mon père sous les roues, il a [été] traîné sur des centaines de mètres », a expliqué Soraya, fille de l’homme de 56 ans mort sous les roues d’une voiture à RTL et au Parisien.
Le suspect, un homme de 43 ans, a été interpellé et a assuré qu’il s’agissait d’un accident. « La procédure initiale a été ouverte pour tentative de meurtre, mais le décès de la victime a entraîné un changement de la qualification. J’ai donc ouvert une enquête pour homicide volontaire, a déclaré vendredi le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini. Il y a des témoins de la scène et nous allons étudier l’intention homicide. Nous ne savons pas encore si la victime a été volontairement ciblée. »
A l’origine du drame, selon les premiers éléments de l’enquête, c’est une tentative de vol d’un portable d’un jeune majeur à l’encontre d’un second. Tous deux résident à Saint-Martin-de-Valgalgues, commune de 4.721 habitants. L’agressé aurait pris le dessus sur l’agresseur.
Les deux jeunes adultes se seraient revus fortuitement le lendemain. « Comme la veille, les deux jeunes se battent à nouveau pour le même motif », a expliqué le procureur de la République d’Alès. Déjà, le mercredi les pères des deux jeunes s’étaient expliqués. « Des cris ont été entendus mais sans qu’aucun échange de coup n’ait lieu, ce mercredi soir », précise le magistrat.
Lorsque les deux jeunes se sont de nouveau croisés, leurs familles les auraient rejoints, en entendant les bruits et auraient échangé coups et insultes. L’un des deux pères (qui serait le père de l’agresseur), âgé de 43 ans, serait alors monté dans sa voiture en hurlant « qu’il allait chercher un fusil ». Mais il aurait rapidement fait demi-tour et percuté à pleine vitesse le père de l’autre jeune. Celui-ci n’a pas survécu à ses blessures. « C’est parti très loin pour rien », constate amèrement Soraya.