
« Prof de maths et influenceuse islamophobe : les deux visages d’une enseignante en collège privé catholique. » Voici le titre d’un article de Mediapart dévoilé jeudi 3 avril. Alors qu’un livre choc paraît sur les méthodes d’investigations du journaliste militant Edwy Plenel, son site d’informations vise, dans cet article, une enseignante d’un établissement du Finistère qui diffuserait de supposés messages « islamophobes » et « racistes » sur les réseaux sociaux.
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Le média n’a ainsi pas hésité à dévoiler le nom et la localisation de l’établissement scolaire, ainsi que la matière (les mathématiques) enseignée par la professeure et le pseudonyme de compte X (ex-Twitter) incriminé.
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La divulgation de ces informations a fait bondir certaines personnalités médiatiques, qui y voient une mise en danger de l’enseignante. « En dehors du peu d’intérêt de l’info, il suffit qu’un fou furieux prenne connaissance de l’article pour que la prof soit en danger », a par exemple pointé sur X le directeur adjoint de la rédaction de Marianne, Hadrien Mathoux.
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« L’esprit de délation. Par les mêmes qui s’inquiéteront qu’on menace les magistrats sur les réseaux sociaux », a pour sa part dénoncé la journaliste du Figaro Eugénie Bastié.
Le professeur de philosophie et vice-président du syndicat Action et démocratie, René Chiche, évoque de son côté « une chasse aux sorcières » en s’interrogeant : « Depuis quand des gens qui se persuadent d’appartenir au camp du bien en se prétendant de gauche font-ils la chasse aux sorcières et jettent-ils ainsi en pâture des professeurs ? » S’adressant à Edwy Plenel, René Chiche ajoute : « En vérité, vous êtes pire que ce que vous croyez combattre. »
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Toujours sur X, le collectif militant Les Corsaires accuse également Mediapart d’être « complice des terroristes » : « Moins de 5 ans après le meurtre de Samuel Paty : Mediapart doxxe une citoyenne française, l’affiche, et essaie de lui faire perdre son travail parce qu’elle a dit ne pas apprécier l’islam sur Twitter. »
Dans cet article, le site fondé par Edwy Plenel met notamment en avant des propos de l’enseignante en référence à l’influenceur algérien Mahdi B., interpellé et écroué pour apologie du terrorisme en janvier dernier : « Alors lui, avec sa bonne tronche de con… sanguin, pas besoin de passeport pour connaître sa nationalité ! Encore un qui va faire un petit aller-retour en Algérie ? »
« Le soir, elle qualifie l’Algérie de “shithole” (“trou à rats”), parle des réfugiés palestiniens comme de terroristes, déverse sa haine raciste sur Twitter. La journée, elle est professeure de math », a renchéri le député de La France insoumise (LFI), Thomas Portes, en réaction à l’article.
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