A une semaine de la parution d’un nouveau livre à charge, Gérard Miller sort de son silence. Le psychanalyste de 76 ans, visé depuis février 2024 par une enquête pour viols et agressions sexuelles, déplore ne toujours pas avoir été entendu par la justice, tout en voyant son image publiquement ternie.
« Quatorze mois après l’ouverture de l’enquête, alors que je n’ai été ni entendu ni même convoqué […], sort un second livre qui me décrit de fait comme coupable », a-t-il réagi dans un communiqué transmis à l’AFP ce jeudi. Intitulé Anatomie d’une prédation (Robert Laffont), l’ouvrage attendu le 10 avril promet des « révélations sur 30 ans d’emprise et de silence ». Il est signé par des journalistes du magazine Elle, à l’origine des premières révélations.
« Je n’ai pas accès au dossier, j’ignore même quel service enquêteur est saisi, ni combien de plaintes ont été déposées contre moi », poursuit Gérard Miller, dénonçant une atteinte manifeste à la présomption d’innocence. L’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris concerne des faits « susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures ». Plusieurs témoignages évoquent des abus qui auraient été commis durant des séances d’hypnose, aussi bien dans son cabinet qu’à son domicile.
Notre dossier sur Gérard Miller
Resté discret depuis le déclenchement de l’affaire, Gérard Miller affirme avoir été « contraint de sortir du silence » après un récent contact d’une journaliste. Celle-ci l’interrogeait sur la réaction d’une plaignante, « choquée » d’avoir vu des clichés du psychanalyste en promenade avec une poussette. « Comment peut-on imaginer que ma famille et moi coulons des jours tranquilles ? », s’insurge-t-il. Malgré cette mise au point, il conclut : « Je maintiens ma décision prise il y a plus d’un an de réserver ma parole à l’institution judiciaire. »