L’islamisation de la France s’étend au rythme inexorable de la marée qui monte au Mont-Saint-Michel. Dans la dernière quinzaine, l’avancée du djihadisme d’atmosphère a bien profité du recul de la caste élitaire. Peu à peu, le voile islamique, qui coiffe les niais du forum, grignote le terrain, le terrain de sport. Nos ministres se contredisent avec gourmandise sur le point de savoir si le voile est un marqueur de la soumission féminine ainsi qu’un étendard de la conquête ou seulement un atour, relevant de la coutume des sables chauds.
Au même moment s’est déroulée l’offensive spectaculaire de la marque Merrachi avec, en vitrine, des robes musulmanes amples, adaptées aux injonctions de la pudeur islamique, et une vidéo publicitaire découvrant l’allégorie de la tour Eiffel voilée et rhabillée. Cet exhibitionnisme renversé célèbre la retenue islamique qui toise la vulgarité occidentale.
Face à ces opérations-tests, nous battons en retraite. On n’interdira le voile que dans les compétitions, mais pas à l’entraînement. On nous a vanté, en leur temps, les « mérites du sport » comme vecteur d’intégration au service du vivre-ensemble. Et on feint d’ignorer aujourd’hui qu’il est devenu un vecteur de communautarisme et de désintégration.
Deuxième signal de la semaine : le tribunal administratif de Lyon a annulé la célébration de la Sainte-Geneviève à Privas, pour les gendarmes. Il s’agit là d’une fête patronale, populaire, ancestrale. Bientôt la jurisprudence s’en prendra à la Sainte-Barbe pour les pompiers, puis à la Saint-Georges pour la cavalerie. Et tout cela au nom du sacro-saint principe de laïcité.
Pendant que les gendarmes sont privés de messe, les ministres dhimmis accourent dans les mosquées pour participer à la cérémonie religieuse de la rupture du jeûne : le Premier ministre est allé chez les Mahorais, à Pau, et le ministre des Affaires étrangères a choisi la Grande Mosquée de Paris pour la soirée algérienne de l’iftar. La laïcité est un fusil à tirer dans les coins, là où se blottit le catholicisme résiduel.
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Et c’est une digue de sable face à la marée montante. En effet, on a fait entrer en France une religion, avec des millions de croyants. Et on dit à ces croyants : « Il va falloir amputer votre religion de ce qui ne convient pas au laïcisme d’État, à l’athéisme d’État, qui a déjà servi à éradiquer le christianisme. » Or, la religion est une manière d’habiter le monde qui forme une totalité organique et propose des règles de vie ancestrales. La société islamique, irréductible à nos catégories mentales, est établie sur trois principes, qui ne sont pas solubles dans les fameuses « valeurs de la République ».
Le djihad invite le croyant à faire du bout de France où il vit une terre d’islam
D’abord, il y a le djihad, qui invite le croyant, depuis son lieu de résidence, à s’acquitter d’une mission sacrée : faire du bout de France où il vit une terre d’islam.
Ensuite, il y a la charia : l’ensemble des règles juridiques qui régissent l’ordre islamique. Un droit révélé, immuable. La loi islamique est supérieure à la loi républicaine. Face à Allah, la République ne fait pas le poids !
Enfin, il y a l’oumma, qui représente la communauté universelle des croyants. C’est l’allégeance des allégeances. Il n’y a pas de loi supérieure à cette appartenance irrévocable. Je me souviens d’un mot du roi Hassan II, à Rabat, qui m’avait mis en garde, en juin 1992, en son palais : « Je vous décourage, en ce qui concerne les miens, de procéder à un détournement de nationalité, car ils ne seront jamais à 100 % Français. »
Alors, quelle laïcité prôner ? Pas celle du vide, de la table rase, qui méprise nos tissus conjonctifs. Mais une laïcité amoureuse, qui se nourrit de la mémoire vivante d’un vieux peuple. Écoutons plutôt Chateaubriand : « Celui qui renie le Dieu de son pays est presque toujours un homme sans respect pour la mémoire de ses pères ; les tombeaux sont sans intérêt pour lui ; les institutions de ses aïeux ne lui semblent que des coutumes barbares ; il n’a aucun plaisir à se rappeler la sagesse et les goûts de sa mère. »
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