
La condamnation de Marine Le Pen agite décidément bien au-delà de nos frontières. Alors que les responsables politiques s’écharpent depuis hier sur les plateaux télés français, le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie jette de l’huile sur le feu. « Après la décision de justice rendue aujourd’hui, il semble que, comme le 31 mars 1814, seuls les cosaques russes puissent ramener la liberté en France », a nargué Dmitri Medvedev sur X, en référence à la prise de la capitale par les Russes et leurs alliés provoquant l’abdication de Napoléon Ier. « Mais est-ce que Marine Le Pen les attendra… », s’est-il interrogé.
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Un commentaire provocateur, alors que les relations entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine sont particulièrement tendues depuis le début de la guerre en Ukraine. Début mars, les deux dirigeants se sont lancé des piques par déclarations interposées, invoquant également à cette occasion le souvenir de l’empereur français. « Il y a encore des gens qui veulent revenir à l’époque de Napoléon, en oubliant comment cela s’est terminé, avait déclaré le chef du Kremlin. En fait, toutes les erreurs de nos ennemis, de nos adversaires, ont commencé par là, en sous-estimant le caractère de l’homme russe ».
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La réponse d’Emmanuel Macron ne s’était pas fait attendre. « Napoléon menait des conquêtes, avait rappelé le président français depuis Bruxelles. La seule puissance impériale que je vois aujourd’hui en Europe s’appelle la Russie et c’est un impérialiste révisionniste de l’histoire et de l’identité des peuples. Notre volonté, nous, c’est d’être une puissance de paix et d’équilibre ».
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La peine d’inéligibilité de Marine Le Pen pour cinq ans avec exécution immédiate et quatre ans de prison dont deux ans ferme, dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN, a suscité une autre réaction – moins subversive mais ne manquant pas d’ironie – à Moscou. Interrogé sur le verdict du tribunal de Paris, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov « observe » que « dans les capitales européennes […] on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique ». Les autorités russes – dont Marine Le Pen a récemment dénoncé les ingérences dans les affaires françaises – ont dénoncé une « violation des normes démocratiques ».
Le sort de la triple candidate à la présidentielle n’est toutefois pas encore fixé. Sa demande d’appel a été entendue par la cour, qui envisage un procès à l’été 2026. Un délai suffisamment rapide pour permettre à la figure du RN de se présenter, si l’exécution immédiate de sa peine d’inéligibilité était revue lors de l’audience.
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