À l’international, les réactions à la condamnation de Marine Le Pen ont été immédiates. Mais si, en France, tous les bords se sont exprimés, donnant à entendre une gauche plus libre qu’à l’accoutumée, le séisme judiciaire n’a ému que les voix les plus conservatrices. Le premier à réagir ne fut autre que le porte-parole du Kremlin. Si l’événement sert le narratif russe d’un Occident décadent et corrompu, la déclaration ressemble à un déplorable baiser de la mort pour celle qui se défend de toute proximité avec le pouvoir de Poutine.
Dmitri Peskov a ainsi dénoncé non sans ironie une « violation des normes démocratiques » : « Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires intérieures de la France, nous ne l’avons jamais fait », a-t-il assuré, malgré les campagnes de déstabilisation menées contre la France et démontrées par Paris. Le porte-parole a poursuivi : « Nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu’on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique. » L’opposition, muselée, appréciera.
En Europe, les commentaires outrés ne se sont pas fait attendre. Ami et allié, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a, lui, sobrement écrit sur X : « Je suis Marine ! », reprenant le hashtag lancé par Jordan Bardella lui-même et massivement partagé sur les réseaux sociaux. Aux Pays-Bas, Geert Wilders, chef du PVV, parti d’extrême droite à la tête de la coalition néerlandaise, s’est dit « choqué » : « Je la soutiens […] et je suis persuadé qu’elle gagnera en appel et qu’elle deviendra présidente de la France », s’est-il enflammé, suivi par Eva Vlaardingerbroek, sa compatriote chroniqueuse, qui a dénoncé une « justice à deux vitesses ».
En Europe, les commentaires outrés ne se sont pas fait attendre
En Espagne, Santiago Abascal, le chef du parti Vox, a renouvelé son amitié à Marine Le Pen : « Ils n’arriveront pas à faire taire la voix du peuple français. » Les deux leaders se connaissent bien : Abascal a réuni à Madrid il y a un mois les chefs de partis membres du groupe d’eurodéputés Patriotes pour l’Europe.
Parmi eux, le RN, mais aussi le parti de Viktor Orban, Fidesz, le PVV de Geert Wilders ou encore la Lega italienne.Un esprit de corps, donc, puisque, de l’autre côté des Alpes, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini n’a pas feint l’ardeur latine : « Ce qui se passe contre Marine Le Pen est une déclaration de guerre de la part de Bruxelles, à un moment où les pulsions belliqueuses de Von der Leyen et Macron sont terrifiantes. Nous ne nous laissons pas intimider, nous ne nous arrêtons pas : en avant toute, mon amie ! »
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Enfin, outre-Atlantique, Elon Musk a commenté : « Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le vote démocratique, elle abuse du système juridique pour emprisonner ses opposants. » Ce soutien fort donne une visibilité mondiale à ce qui aurait pu rester un événement franco-européen, comme si cette condamnation révélait des lignes de fuite communes à toutes les nations occidentales : une aspiration démocratique profonde et un rejet général du gouvernement des juges.
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