
À rebours total du climat économique délétère entre les États-Unis et notre bonne vieille Europe, la NBA a annoncé cette semaine sa volonté de créer à moyen terme un championnat portant sa marque sur le continent. Déjà avancé, le projet ressemble à une tornade qui, vu la puissance de feu des croiseurs du basketball US et leurs flingues de concours, comme aurait dit Michel Audiard, pourrait bien emporter par le fond les compétitions actuelles, au premier rang desquelles l’Euroligue, la Ligue des champions des parquets.
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Dans sa présentation ce jeudi à New York, le patron de la NBA Adam Silver a avancé plusieurs arguments-clés pour caresser le gros ballon européen dans le sens du poil. Il y a d’abord le soutien affiché de la puissante fédération internationale de basketball (Fiba), la promesse du respect de ses règles (en Europe, les matchs durent 40 minutes contre 48 en NBA, et la ligne du panier à trois points est légèrement avancée, par exemple) ainsi que de ses championnats nationaux.
Il y a ensuite l’idée que la future ligue ne serait pas intégralement fermée, comme c’est le cas aux États-Unis où les mêmes « franchises » sont toujours en lice quels que soient leurs résultats, mais comporterait douze membres permanents et quatre qualifiés, histoire de préserver, au moins en apparence, notre modèle de sport basé sur la méritocratie.
Ceci étant, convoquons encore le plus grand dialoguiste du cinéma français pour énoncer une évidence : « Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute. » La NBA, qui a déjà lancé son produit en Afrique et cherche à explorer de nouveaux marchés, lorgne depuis des années le Vieux Continent, où elle délocalise des matchs et a notamment permis au public français d’applaudir Victor Wembanyama et les Spurs en janvier dernier.
L’impact financier du projet, estimé à trois milliards d’euros, fait tourner toutes les têtes. Les grosses marques du football comme le PSG ont été sondées et, évidemment, toutes sont disposées à donner sa chance à un produit qui leur permettrait, contre un ticket d’entrée de 500 millions, de toucher de nouveaux publics, jeunes, urbains, familles – un rêve marketing.
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Quid du système existant ? Certes, il est terriblement perfectible et semble plafonner. En France, seul l’Asvel, le club de l’ancienne star NBA Tony Parker, s’est ouvertement déclaré intéressé par l’idée NBA. Monaco, qui performe en Euroligue, et le Paris Basketball, qui a superbement réussi son installation à l’Adidas Arena, dans le nord de la capitale, ne sont pas pour l’instant cités. La révolution des paniers est engagée, et plus grand-chose ne pourra l’arrêter.
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