C’est un potentiel renouvellement qui indigne de nombreux parlementaires du socle commun. Francesca Albanese, rapporteuse spéciale pour les territoires palestiniens au sein du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (ONU), doit être confirmée ou remerciée de ses fonctions ce lundi 31 mars. Ses dernières déclarations, notamment sur Israël, sont, selon eux, incompatibles avec son mandat. Ils appellent le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à s’opposer fermement à ce renouvellement au nom de la France.
Depuis sa nomination en mai 2022, cette rapporteuse controversée n’a eu de cesse d’attaquer les chefs d’État, Emmanuel Macron en tête, et de tenir des propos contre Israël. Sa reconduction, qui pourrait être effective à partir de ce 1er avril, provoque « une vive inquiétude » chez les députés. Les propos incriminés ont tous un point commun : la haine de l’État hébreu. Caroline Yadan, députée EPR des Français établis hors de France (circonscription qui comprend Israël), affirme même au JDD que Francesca Albanese est devenue « la porte-parole du Hamas ».
Une obsession contre Israël
Dès novembre 2023, elle coécrit dans le cadre de ses fonctions que « le temps presse pour Gaza, avertissent les experts de l’ONU, qui exigent un cessez-le-feu pour empêcher un génocide ». Une rhétorique reprise largement dans l’Hexagone, notamment par La France insoumise.
Le 10 février 2024, alors qu’Emmanuel Macron rend hommage aux victimes du 7-Octobre et évoque « le plus grand massacre antisémite de notre siècle », Francesca Albanese ose répondre publiquement qu’elles « n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme ». Mais bien avant l’attaque du Hamas, l’intéressée aurait participé à des réunions pour le moins surprenantes. Par exemple, en novembre 2022, lors d’une conférence organisée par Basem Naim (un membre reconnu du groupe terroriste palestinien), Francesca Albanese n’a pas semblé gênée de s’exprimer…
Il suffit de scruter ses publications sur les réseaux sociaux pour retrouver, depuis plusieurs années déjà, la même propagande. Sur X, l’actuelle rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens accuse à plusieurs reprises Israël de « violer les droits humains et de garder des millions de captifs ». Selon elle, l’État hébreu est coupable d’ « apartheid » à Gaza. Les relents antisémites se retrouvent aussi sur Facebook, où elle vise régulièrement le « lobby juif », comme dans un post daté de 2014 : « L’Amérique et l’Europe, l’une subjuguée par le lobby juif, et l’autre par le sentiment de culpabilité de l’Holocauste, restent à l’écart et continuent de condamner les opprimés – les Palestiniens – qui se défendent avec les seuls moyens dont ils disposent (des missiles déréglés). »
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Son obsession contre Israël semble n’avoir aucune limite : elle établit même un lien entre les incendies de Los Angeles et Gaza. Dans un article publié par un média américain, Mondoweiss, un étudiant palestino-américain, Ahmad Ibsais, écrit que « les feux qui brûlent en Palestine et à Los Angeles sont aujourd’hui les symptômes d’une même maladie : un système qui privilégie la conquête à la conservation, le profit aux personnes, et l’expansion à l’existence ». La rapporteuse surenchérit en commentant : « Sur notre petite planète, toutes les injustices sont connectées. »
Des élus se mobilisent
Une quarantaine de parlementaires EPR et de la Droite Républicaine ont donc écrit aujourd’hui à Jean-Noël Barrot. Le JDD a pu consulter ce courrier. La demande est claire : dès les premières lignes, ils demandent au ministre de « s’opposer, au nom de la France, au renouvellement du mandat de Mme Francesca Albanese en tant que rapporteuse spéciale pour les territoires palestiniens, au sein du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. » Ils l’encouragent également à porter ces éléments à la connaissance de l’ambassadeur Jürg Lauber, président du Conseil, et de tous les membres du Conseil des droits de l’Homme.
Caroline Yadan explique au JDD que, selon elle, l’avenir des institutions internationales est en jeu : « Est-ce que l’on souhaite qu’elles soient encore gangrenées par la haine des juifs ? », s’interroge l’élue. Elle ajoute que, « depuis des années, ces organisations sont très clairement hostiles à Israël et leurs dirigeants ne cachent plus leur haine des juifs sous couvert de haine d’Israël. » En octobre dernier, l’État hébreu avait déjà demandé sa démission. Il y a un mois, le parlement néerlandais avait également annulé son invitation, alors qu’elle devait s’exprimer devant les députés. L’une de ses conférences en Allemagne a également été interdite.
Les signataires de cette tribune affirment « vouloir mettre la pression ». Selon leur lettre, « dans un contexte international particulièrement sensible » et de montée des actes antisémites, « ce renouvellement enverrait un signal regrettable aux victimes ». Pour la députée Caroline Yadan, Francesca Albanese « ne peut pas continuer à avoir un quelconque pouvoir, sinon les institutions internationales n’auront bientôt plus aucune crédibilité ».
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