Le verdict est tombé… et il suscite l’ire des forces de l’ordre. Ce mardi 25 mars, la justice a jugé irresponsable pénalement un homme qui avait tabassé un policier en civil à Marseille, le 19 juillet 2024. Si le tribunal correctionnel de la cité phocéenne a reconnu que l’individu avait bien commis les faits, il a toutefois estimé que son discernement avait été aboli. Conséquence ? Celui-ci échappe à la case prison.
Les faits s’étaient produits dans le 5e arrondissement de Marseille, l’été dernier. Le fonctionnaire hors service avait reçu plusieurs coups de poing en pleine rue, après que le prévenu lui ait demandé des cigarettes. Il aurait été reconnu par son agresseur, ce que dément l’avocat de ce dernier.
La justice a toutefois ordonné une interdiction de détenir et de porter une arme pendant cinq ans et d’entrer en contact avec la victime durant trois ans. L’individu est « actuellement hospitalisé », indique au JDD l’un de ses avocats, Me Philippe Létienne.
Les policiers stupéfaits
Cette décision de justice est vécue comme un nouveau camouflet au sein de la profession. « C’est un choc », s’insurge Sébastien Greneron, secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police nationale, auprès du JDD. Avant de déplorer : « Je ne peux pas remettre en question l’irresponsabilité pénale de cet individu, mais cela prouve encore une fois que la justice est trop laxiste en matière de violences contre les forces de l’ordre ! »
Moins d’un an après les faits, l’agent agressé demeure « en arrêt maladie » et « ne se sent pas en état psychologique de revenir » revenir au travail, indique son collègue syndicaliste. « Il reste complètement traumatisé et a le sentiment que l’agression qu’il a subie n’est pas sanctionnée », ajoute-t-il.
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« Il faut que la peur change de camp »
Sébastien Greneron redoute d’ailleurs l’éventuelle remise en liberté du mis en cause. « Si à chaque fois qu’il fait une crise, il devient violent et agresse des personnes ou des policiers dans la rue, on va avoir un gros problème », estime le responsable local d’Alliance Police nationale. En cas de libération de l’individu, avec une obligation de soins, le policier craint également qu’« aucun suivi de son traitement » ne soit assuré. « Il faut que la peur change de camp et que les agresseurs de policiers craignent la sanction », plaide encore le syndicaliste.
« Notre demande d’expertise a porté ses fruits, nous ne pouvons être que soulagés du résultat. Ce dossier met en valeur le travail des experts judiciaires et la persévérance de ses avocats », se félicite de son côté l’avocat du prévenu, Me Philippe Létienne, pour qui la décision du tribunal correctionnel de Marseille « n’est que justice ».
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