
« La Russie n’a pas de leçon à nous donner », assène Marine Le Pen. Sur son compte X, la cheffe des députés du Rassemblement national (RN) a répondu sèchement à la diplomatie russe, qui critiquait la « militarisation » de Mayotte. De quoi faire bondir l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.
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« Mayotte est française, elle le restera ! La Russie […] n’a pas à remettre en cause notre souveraineté et n’a pas son mot à dire sur ce que nous faisons sur notre territoire. Si la France veut se doter d’une base militaire à Mayotte (ce qui est une excellente idée), elle le fera », a-t-elle martelé, dénonçant les « ingérences » de Moscou dans les affaires françaises. « Ces tentatives de déstabilisation ne sont pas admissibles », a-t-elle insisté.
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La figure nationaliste fait référence à des déclarations de la diplomatie russe, ce jeudi 27 mars. Lors d’un point presse, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait affirmé que la Russie « s’oppose systématiquement à la militarisation injustifiée de tout territoire, avec des conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de certaines régions ». Elle avait alors évoqué « la zone hautement sensible de l’océan Indien » où se trouve le département français.
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La porte-parole russe avait alors assuré que « les aspirations militaristes de l’administration Macron vont bien au-delà de l’Union européenne ». « En vertu du droit international, cette île appartient à l’Union des Comores », avait-elle lancé. La présence de l’armée française à Mayotte ne servirait, selon Maria Zakharova, qu’à assurer « le contrôle d’un territoire d’Outre-mer détenu illégalement ». Et de décrire l’archipel français comme l’un « des derniers vestiges de l’époque coloniale ».
Les propos de Manuel Valls déformés ?
Maria Zakharova réagissait à de récentes déclarations de Manuel Valls au Parlement, sur un futur « soutien de la base navale » française à Mayotte et sur un « soutien des bâtiments de la Marine nationale ». Selon la diplomate russe, le ministre français des Outre-mer aurait abordé un « projet de construction » d’une nouvelle base militaire. Manuel Valls n’a pourtant pas évoqué la création d’une nouvelle base, selon son entourage cité par l’AFP.
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Les Comores, qui ont toujours revendiqué leur souveraineté sur Mayotte, avaient également fustigé un tel projet. « À mon sens, décider de militariser à outrance Mayotte n’est pas la réponse appropriée », avait jugé le ministre comorien de l’Intérieur Fakridine Mahamoud.
Face aux critiques de Moscou, Manuel Valls a répondu ce jeudi en accusant la Russie de chercher à « nuire aux intérêts de la France partout ». Pour lui, les déclarations de Maria Zakharova sont le « signal clair de cette stratégie ». Le ministre a enfin promis de « défendre toujours avec la même fermeté l’intégrité de Mayotte ».
Mayotte toujours revendiquée par les Comores
Pour rappel, lors de la proclamation de l’indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Pour autant, souligne RFI, l’assemblée générale de l’ONU a durant des années réaffirmé la souveraineté des Comores sur Mayotte, au nom de la « décolonisation ». En 1976, une résolution onusienne « condamne énergiquement » la France, lui demandant de « se retirer immédiatement » de l’archipel.
Mais, peu à peu, la souveraineté française sur Mayotte s’impose de manière implicite sur la scène mondiale. Ainsi, comme le relève la radio publique, lorsque le président Jacques Chirac exprime en 2001 son « immense fierté d’affirmer la présence de Mayotte dans la France », depuis le sol de l’archipel, cela ne provoque aucune réaction internationale.
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