L’essentiel
- Jean-Luc Blachon, le procureur de la République d’Aix-en-Provence, a fait un point lors d’une conférence de presse sur l’enquête concernant la mort et la disparition d’Emile après la levée des gardes à vue de quatre de ses proches.
- Le procureur a évoqué « les expertises [qui] introduisent la probabilité de l’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile ».
- 20 Minutes fait le point sur ces explications qui semblent exclure la thèse accidentelle et ne referment pas non plus la piste intrafamiliale.
L’enquête se poursuit, et le mystère entourant la disparition et la mort d’Emile Soleil au Haut-Vernet en juillet 2023 demeure. Quelques zones d’ombre ont toutefois été levées ce jeudi matin par le procureur de la République d’Aix-en-Provence, tenue après à la fin des gardes à vue des grands-parents, ressortis libres.
En une quinzaine de minutes, les explications du procureur Jean-Luc Blachon ont permis d’exclure presque définitivement la piste accidentelle d’un petit garçon de deux ans qui se serait égaré dans la montagne avant de mourir.
20 Minutes fait le point sur ces révélations qui « introduisent la probabilité de l’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile ».
Ossements transportés, vêtements manipulés, corps déplacé
Retrouvés dans la forêt par une randonneuse fin mars 2024, peu avant Pâques, le crâne, les ossements et quelques vêtements du petit Emile ont fini par parler aux enquêteurs : « Les conclusions des expertises permettent désormais de considérer que les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte », explique le procureur, qui poursuit : « Elles permettent aussi d’affirmer que le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt et permettent de considérer l’hypothèse que le corps n’ait pas demeuré au même endroit et dans le même biotope au cours du processus de décomposition et qu’il n’a pas été enfoui ».
Un « traumatisme facial violent »
Les analyses plus spécifiquement pratiquées sur le crâne d’Emile ont permis de « caractériser la présence de stigmates anatomiques évocateurs d’un traumatisme facial violent ». « Vous l’aurez compris, les expertises introduisent la probabilité de l’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile », a commenté Jean-Luc Blachon.
La piste intrafamiliale « pas encore refermée »
Après la levée des gardes à vue d’un oncle, d’une tante, et des grands-parents maternels d’Emile ce jeudi, sans « qu’aucune charge ne soit retenue », indique le procureur, la piste intrafamiliale n’est toutefois « pas encore refermée ».
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Ces auditions ont été filmées ajoute le procureur qui explique : « Les gardes à vue, du moins les déclarations, feront l’objet d’une analyse minutieuse et nous verrons si cela permet d’éclairer de nouvelles pistes ».
Aucun indice sur la jardinière saisie la semaine passée
« Les gardes à vue de ces derniers jours s’inscrivent dans une méthode de travail et un programme d’enquête qui se sont déployés dans la durée. Elles ne sont certainement pas la traduction d’une décision hâtive liée aux opérations réalisées au Haut-Vernet la semaine dernière, et notamment à la saisie d’une jardinière qui n’a d’ailleurs apporté aucun élément de nature à faire progresser les investigations », a également précisé le magistrat.
En début de conférence, les enquêteurs ont également rappelé le volume d’investigations déjà réalisées et stipulé que celles-ci se poursuivaient, avec encore des masses de données, notamment téléphoniques, à analyser.