
Éric Zemmour riposte. Le patron de Reconquête a annoncé faire appel de sa condamnation pour « injure raciale » ce mercredi 26 mars. « La justice décide de me condamner, car j’ai dit : “Ce sont toujours les Thomas qui tombent et ce sont toujours les Chahid que les tuent” », a-t-il déploré dans un message publié sur X.
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« Il est inadmissible que la vérité soit à ce point bâillonnée dans notre pays », s’est indigné le candidat à l’élection présidentielle de 2022. « Ce jugement est hautement symbolique, surtout la semaine où l’on apprend que Thomas est bien mort parce que ses assassins ont estimé qu’il était un “sale gwer », un sale “blanc », en arabe », a-t-il poursuivi. Avant d’assener : « Le racisme anti-blanc tue, mais, en France, ce sont ceux qui le combattent que la justice sanctionne ».
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Quelques instants plus tôt, l’homme politique avait été condamné à une peine de 9 000 euros d’amende, pour ses propos sur l’affaire de Crépol. Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, a été tué à coups de couteau lors d’une violente bagarre entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés, d’un quartier sensible de Romans-sur-Isère. Ce drame avait suscité une vague d’indignation dans tout le pays.
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Interrogé le 30 novembre 2023 sur RMC au sujet d’un rassemblement à l’appel d’une organisation nationaliste à Romans-sur-Isère, Éric Zemmour avait reproché aux médias et au gouvernement un « écran de fumée ridicule par rapport au meurtre de Thomas » et « aux dizaines de mort de la main des racailles arabo-musulmanes ». Et d’ajouter : « Nous avons aujourd’hui une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid (du nom d’un des suspects NDLR) ».
Ces propos avaient été signalés par le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), SOS Racisme et plusieurs députés LFI. Devant les enquêteurs, Éric Zemmour avait contesté le caractère injurieux de ses propos et avait revendiqué sa liberté de parole.
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que l’ancien journaliste avait tenu un « discours essentialiste en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent » et « désigne comme assassins […] les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de “racaille” ». Éric Zemmour a proféré de « graves injures en direct […] dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments », affirment les juges. Et ce, « à un moment très tendu où les deux camps antagonistes étaient susceptibles de commettre des actions violentes et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles voire des phénomènes d’émeutes ».
En revanche, le tribunal a relaxé le président de Reconquête pour un autre passage de l’interview, où il utilisait des « termes clivants et excessifs en convoquant les notions d’”invasion” et d’”islamisation” ».
Dans un jugement distinct, ce mercredi, Éric Zemmour a également été relaxé pour des messages publiés sur X dans lesquels il évoquait en octobre 2022 le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans retrouvée dans une malle dans le 19e arrondissement. « Dhabia B, Amine K, Friha B et Rachid N, ce sont les noms des quatre suspects algériens dans l’affaire du meurtre de Lola. Quand défendrons-nous nos enfants contre ces francocides qui sont toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes ? », s’interrogeait-il. Le tribunal a considéré que si ces propos « procèdent à une généralisation grossière, (ils) ne permettent pas de caractériser une communauté déterminée qui serait visée par les propos discriminatoires ainsi diffusés ».
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