
Le compte rendu de la troisième séance du jeudi 20 mars à l’Assemblée nationale est sans équivoque. Le député LFI Ugo Bernalicis a bel et bien évoqué la « solution finale » en plein débat sur la loi narcotrafic, si bien que le député EPR (macroniste) Mathieu Lefèvre a exigé un rappel au règlement.
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Alors que Bruno Retailleau défendait la captation des échanges cryptés lors d’enquêtes criminelles, il a été interrompu par la socialiste Dieynaba Diop. Opposée à l’amendement soutenu par le ministre de l’Intérieur, la députée suggère de « trouver une solution différente ». « Une solution finale ! », lance alors Ugo Bernalicis, soulevant un cri d’indignation du banc des députés centristes.
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Rappel au règlement
Quelques minutes plus tard, la présidente Naïma Moutchou donne la parole à Mathieu Lefèvre après que celui-ci a demandé un rappel au règlement. « J’ai entendu Monsieur Bernalicis évoquer une période extrêmement sombre de notre histoire – il sait très bien à quoi je fais référence, affirme l’élu EPR. Je lui demande de retirer ses propos ; à défaut, je considère qu’ils doivent figurer au compte rendu. Monsieur Bernalicis a évoqué, sourire en coin, la “solution finale ». C’est complètement hors de propos. » Elsa Faucillon, élue sous la bannière du NFP, tente de défendre son collègue. « Il n’a pas dit ça ! », assure la députée du groupe Gauche Démocrate et Républicaine. La présidente confirme pourtant que les paroles d’Ugo Bernalicis ont été inscrites dans le compte rendu.
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Cette nouvelle polémique survient alors que La France insoumise est régulièrement accusée de fermer les yeux voire d’être complaisante vis-à-vis de l’antisémitisme en France, en particulier depuis les attaques meurtrières commises par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Les Insoumis avaient alors publié un communiqué qualifiant l’attentat commis par le mouvement islamiste « d’offensive armée de forces palestiniennes » et de nombreux cadres de LFI ont refusé de qualifier de « terroriste » le Hamas.
Un visuel sinistre rappelant une affiche nazie
En outre, des personnalités politiques ou médiatiques, y compris à gauche, ont reproché à Jean-Luc Mélenchon et son mouvement de faire des allusions antisémites. Entre autres exemples, le député socialiste Jérôme Guedj a accusé Jean-Luc Mélenchon d’utiliser des mots « stigmatisants » renvoyant à une sémantique « qui a souvent été antisémite » et le philosophe Raphaël Enthoven a déclaré que LFI était le « premier parti antisémite de France ».
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Récemment, La France insoumise a été accusée de recycler l’imagerie antisémite de l’entre-deux-guerres en prenant pour cible Cyril Hanouna, sur une affiche où l’animateur était représenté le visage déformé par la colère, sur fond noir et au-dessus de lettres jaunes et blanches. L’ancien sénateur socialiste David Assouline et le chef du Parti communiste Fabien Roussel, entre autres figures de gauche, ont condamné ce visuel. Face au tollé, LFI a retiré l’image de Cyril Hanouna pour le représenter avec un visage moins expressif et plus flou. Mais des tensions persistent, au sein même du parti, au sujet de cette affiche et de ses implications.
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